San Pedro, 24 mai – Des responsables d'un lieu de culte qui se réclament de la congrégation Rosa Mystica ont été arrêtés mercredi à San Pedro, par la gendarmerie, suite à une plainte des parents d'une jeune fille qui serait décédée dans leur sanctuaire au terme d'une séance de délivrance.
Le décès de Yao Ruth, 16 ans, élève en classe de Troisième au Lycée moderne d'Issia, a été constaté le 18 mai au Centre hospitalier régional (CHR) de San Pedro où elle avait été transportée par les responsables de la cellule de prière eux-mêmes.
Le rapport médical fait état notamment de coups, de blessures, de traumatismes et de fractures qui auraient causé la mort de la jeune fille. Cependant, selon des témoignages concordants, les responsables de la cellule de prière affirment avoir achevé la délivrance de la jeune fille sans problème. D'autres sources indiquent aussi que ces mêmes religieux ont déclaré aux agents de santé et de la morgue du CHR que la jeune fille avait été agressée.
A en croire la grande sœur de la défunte, Mlle Yao Constance Victoire, 18 ans, élève en classe de Terminale au Lycée moderne de Saïoua, témoin des faits, la prêtresse du sanctuaire Rosa Mystica et les membres de son équipe auraient infligé des sévices corporels à Ruth durant l'épreuve de délivrance, au motif qu'elle serait sous une possession démoniaque.
Mlle Yao Constance avait été conduite d'Issia en ce lieu de prière par une amie de ses parents, quelques jours avant la réouverture des établissements scolaires, dans le but de recevoir une délivrance des maux dont elle souffrait. Sa défunte sœur, Ruth, ne faisait que lui tenir compagnie, a-t-elle précisé.
La prêtresse du sanctuaire Rosa Mystica qui dit avoir décélé un problème de possession démoniaque chez Ruth a finalement interné les deux filles. Elle les a soumises à une épreuve de jeûne de quelques jours, avant de procéder à des exercices de purification et d'exorcisme.
« Je veux que la justice soit faite et que les gens m'aident », a lancé, en pleurs, leur mère, Camara Sara Yao, venue d'Abidjan où elle réside à cause des problèmes santé. Elle affirme avoir été convaincue par son amie que sa fille Constance Victoire trouverait une solution à ses problèmes de santé dans ce lieu de prière. Il ne s'agissait pas sa défunte sœur qui ne souffrait apparemment d'aucun mal, a-t-elle indiqué.
La procédure judiciaire suit son cours sous la conduite du procureur de la République près le tribunal de première instance de San Pedro.
Les responsables de ce même lieu de culte avaient été interpellés par la police, en avril, avant d'être relâchés. Ils conduisaient une veillée de prière en plein couvre-feu, en violation des mesures barrières contre la COVID-19 notamment, l'interdiction du regroupement de 50 personnes et la distanciation physique d'un mètre entre les personnes.
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