Le Nonce apostolique Joseph Spiteri menacé de mort à Abidjan ? Voici son discours sur « la mentalité du clan » Ouattara

Mgr Joseph Spiteri et Alassane Ouattara, le 5 janvier 2018, au palais présidentiel du Plateau

Le Joseph Spiteri menacé de mort à Abidjan ? Voici son discours sur « la mentalité du clan » du gouvernement d'. C'était le 5 janvier 2018, lors des échanges de vœux du chef de l'Etat, avec le corps diplomatique. 

C'est une information de La Lettre du Continent, qui, comme chacun le sait, s'est très souvent, planté, dans son traitement de l'actualité ivoirienne. Selon le journal, « Le représentant du Saint-Siège en Côte d'ivoire, Mgr Joseph Spiteri, a été nommé au Liban, début mars. Rome a préféré mettre son ambassadeur sous protection, après que ce dernier a reçu plusieurs menaces de mort ».

Le journal nuance toutefois l'information sur les menaces de mort, en rappelant : « Sans que la corrélation puisse être établie, Joseph Spiteri n'a pas été tendre, ces derniers mois, avec le régime ivoirien. Lors de la présentation de ses vœux à la présidence de la République, début janvier, il avait ouvertement invité Alassane Ouattara à sortir de « l'esprit de clan ». Le nouveau représentant du Vatican en Côte d'Ivoire n'a pas encore été désigné.

« On voudrait suggérer un dialogue politique plus étendu pour sortir de la mentalité du clan et favoriser le concours plus actif de l'opposition » (Joseph spiteri

Mgr Joseph Spiteri

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IvoireSoir.net reproduit ici, l'extrait de ce discours qui avait mis mal à l'aise les autorités, au palais présidentiel, alors que le corps diplomatique, dont le nonce apostolique n'était que le porte-parole, en sa qualité de doyen, s'en réjouissait.

Le Nonce apostolique Joseph Spiteri et la « mentalité du clan » Ouattara

« Les revendications estudiantines, les grèves du monde de l'enseignement et de la fonction publique de même que les diverses mutineries qui se sont produits en 2017, devaient être interprétés comme l'expression d'un malaise plutôt que d'un échec. Nous devons voir au-delà de cette protestation, le désir d'une participation plus active dans la construction d'un pays et témoigne que chaque composante de la société voudrait se sentir impliquée dans l'élaboration et la gestion du bien commun.

On voudrait vous encourager à continuer la mise en œuvre des réformes dans les domaines de la bonne gouvernance, la sécurité, l'éducation, la paix sociale. En 2018, on souhaiterait un nouvel élan avec l'éradication du travail des enfants, la scolarisation des jeunes filles. La même ardeur devrait être de mise pour la bonne gouvernance, la lutte sans cesse contre la corruption et en faveur des procès judiciaires plus rapides.

On voudrait suggérer un dialogue politique plus étendu pour sortir de la mentalité du clan et favoriser le concours plus actif de l'opposition. L'enrôlement de nouveaux électeurs assurerait un engagement civique de tous. Que nous les adultes, n'ayons aucunement peur de nous remettre en cause. De la sorte, nous éviterons l'erreur de nous sentir autosuffisants et nous trouverons le courage nécessaire pour conduire les jeunes vers une participation réelle au pouvoir décisionnel ».

Nommé en Côte d'Ivoire en octobre 2013 après la mort accidentelle de Mgr Ambrose Madtha en 2012, Mgr Spiteri est originaire de Malte. Il a été ordonné prêtre en 1984 et est diplômé de droit canonique. Il a commencé à travailler au service diplomatique du Saint-Siège en 1988. Sa nomination par le remonte plus précisément au 7 mars 2018.

Elvire Ahonon

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