Abidjan, 21 juin 2020 – Le chef du service d'hématologie du centre hospitalier universitaire (CHU) de Yopougon, Professeur Sanogo, exhorte les populations ivoiriennes à se faire dépister de la drepanocytose.
Il a fait cette exhortation vendredi à Abidjan lors d'une conférence de presse, à l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la drepanocytose, célébrée tous les 19 juin.
Selon lui, la drepanocytose est une maladie héréditaire ou génétique qui touche plus la race noire et qui a une morbidité très élevée avec des complications touchant des organes et dont la prise en charge est coûteuse.
Il a indiqué que cette maladie est liée à une modification de la structure de l'hemoglobine rouge. Elle se transmet par des parents qui sont généralement des porteurs sains, qui ne font pas la maladie mais qui portent cette anomalie.
La drepanocytose est une maladie génétique, la plus répandue qui touche 150 millions de personnes à travers le monde.
Selon une étude epidemyologique de l'OMS, 500 mille enfants naissent par an avec cette maladie dont 300 mille en Afrique subsaharienne. La moitié meurt avant cinq ans par défaut de dépistage et de prise en charge précoce.
La fréquence la plus élevée a été enregistré en Afrique centrale et en Côte d'Ivoire, la prévalence varie entre 12 et 18%, selon les régions avec une prévalence surtout dans le Nord.
En 2014, les différents services d'hematologie des trois centres hospitaliers universitaires de Côte d'Ivoire ont enregistré 11972 cas de patients souffrant de drépanocytose à savoir 8572 patients à Yopougon, 3000 à Cocody et 400 patients à Treichville, avec une moyenne de 591 nouveaux cas chaque année.
Pour Prof Sanogo, il est important que les populations se dépistent pour connaître leur statut et pour ne pas mettre au monde des enfants malades.
Cette maladie est responsable de la dislocation et de l'appauvrissement des familles (abandon des enfants à la mère par le père, divorce, frais de santé importants qui impactent et grèvent les ressources des familles) et une altération des patients qui se sentent marginalisés, de l'absentéisme scolaire et professionnel, des souffrances.
sdaf/cmas
