ACTUALITES MADRID, 2 juillet 2020 (Yeclo avec Xinhua) — L'Espagne n'a reçu pratiquement aucun visiteur international cet été et son secteur touristique a enregistré des recettes proches de zéro, avec une baisse de ses réservations d'hôtel de 99,9% en mai, selon les données publiées jeudi par l'Institut national des statistiques (INE) du pays.
Ces chiffres contrastent fortement avec ceux de mai 2019, mois au cours duquel l'Espagne avait accueilli près de huit millions de voyageurs étrangers, lesquels avaient dépensé un peu plus de huit milliards d'euros (9 milliards de dollars).
Cette absence quasi-totale d'activité touristique est la conséquence du confinement et de la fermeture des frontières internationales de l'Espagne le 14 mars dans le but d'enrayer la propagation du COVID-19.
Ces mesures ont eu pour conséquence de réduire à près de zéro le nombre de visiteurs étrangers en Espagne au cours de la seconde quinzaine de mars, ainsi qu'en avril et mai. Le nombre de touristes internationaux au cours des cinq premiers mois de l'année a connu une baisse de 64% par rapport à celui de 2019, avec 10,5 millions d'arrivées, tandis que les dépenses touristiques ont enregistré une réduction de 63% à 11,7 milliards d'euros.
La situation du secteur touristique en Espagne est particulièrement dommageable car celui-ci représente 12% du produit intérieur brut (PIB) du pays, et 13% des emplois en Espagne.
Cet ensemble de phénomènes s'est traduit par une augmentation considérable du taux de chômage depuis mars, et le nombre de personnes sans emploi est passé à 3.862.883 en juin, selon les chiffres mensuels du chômage publiés jeudi.
L'afflux de touristes entraîne généralement une baisse du chômage en juin, toutefois le mois dernier a été marqué par une hausse de 5.107 chômeurs, soit le pire chiffre pour le mois de juin depuis la crise économique de 2008.
L'Espagne a rouvert le 21 juin ses frontières aux résidents de l'Union européenne (UE) et de l'espace Schengen, alors que l'UE a commencé à accepter des visiteurs de certains pays non membres de l'UE depuis le 1er juillet, ce qui pourrait sauver la saison estivale pour de nombreux opérateurs du tourisme.
Un grand nombre d'observateurs comptent désormais sur le tourisme intérieur pour compenser la baisse du nombre de visiteurs étrangers, même si certains hôtels et restaurants restent fermés en raison des incertitudes concernant l'éventualité d'une seconde vague de COVID-19. Fin