ACTUALITES NIAMEY, 29 octobre 2020 (Yeclo avec Xinhua) — Deux milliards de francs CFA (3,5 millions de dollars) seront inscrits au budget national à partir de 2021, sur cinq ans, pour alimenter chaque année le fonds du Waqf en faveur des familles des militaires nigériens morts au combat, sur décision du président Mahamadou Issoufou, a-t-on appris mercredi.
Ce fonds au profit des orphelins et des veuves des militaires tués dans des attentats avait été créé par le chef de l'Etat après la mort de 71 soldats le 10 décembre dernier lors d'une attaque menée par des centaines de terroristes contre leur garnison près d'Inates dans la région de Tillabéry (sud-ouest), près de la frontière avec Mali.
Aussitôt après sa création, il avait été crédité de 2,5 milliards de FCFA (4,4 millions de dollars).
Dix mois plus tard, le président « a trouvé que le temps était assez long et que les familles (des victimes) avaient assez attendu. Pour cela, il fallait qu'on change de méthodologie de travail », a expliqué la directrice générale de la Haute autorité du Waqf, Khadijah Diallo, à l'issue d'une réunion du Conseil national de sécurité (CNS) présidée par M. Issoufou.
Dans un premier temps, le chef de l'Etat a demandé de prélever 500 millions de FCFA (895.000 dollars) sur les 2,5 milliards déjà disponibles pour une utilisation immédiate au profit des familles des victimes et ceci, « tout en travaillant sur l'opérationnalisation du fonds en mobilisant davantage de ressources auprès des partenaires internationaux, locaux et privés », a-t-elle précisé à la presse.
« Le principe du Waqf, ce n'est pas le capital ou l'argent mis à la disposition qui est utilisé ou distribué au profit des bénéficiaires, c'est l'investissement qui y est consacré, c'est l'usufruit de cet investissement qui est utilisé pour venir en aide à ces derniers », a expliqué Mme Diallo.
Le Niger subit depuis des années les attaques d'organisations terroristes et de bandes armées qui contrôlent le sud de la Libye depuis le renversement en 2011 de Moammar Kadhafi, de groupes terroristes proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d'Ansar Dine et d'autres mouvements basés dans le septentrion malien ou encore le groupe terroriste nigérian Boko Haram qui sème la terreur dans la région de Diffa (sud-est).
A cela est venu s'ajouter depuis près de deux ans un nouveau foyer d'insécurité dans l'extrême sud-ouest du pays, au niveau de la région dite des « trois frontières » (Niger-Mali-Burkina Faso) entretenue par d'autres groupes djihadistes qui mettent en péril la sécurité des personnes et des biens. Fin
