Non de l’UPCI au parti unifié : « On s’attendait à un vote serré mais pas à un vote unanime » (SG)

Dans cette interview retranscrite par IvoireSoir.net, Jean-Marc Gauze, secrétaire général du parti revient sur le non de l'UPCI au parti unifié

 

Est-ce que vous avez vu venir le rejet massif de vos militants quant au projet de  ?

Jean-Marc Gauze : Ce qu'il faut dire surtout, c'est que les deux derniers bureaux politiques sur la question étaient très chahutés. La conviction n'était pas pour tous, donc les avis étaient partagés. On s'attendait à un vote serré, mais pas à un vote quasi unanime.

Ça vous a surpris alors ?

Dans sa proportion.

Mais dans le fond ?

Les membres du bureau politique qui sont des cadres, qui ont la possibilité d'en savoir un peu plus n'étaient pas convaincus ou rassurés. On imagine bien le simple militant, le sympathisant de l' qui a moins d'information, qui a moins de visibilité se demanderait qu'est-ce qui sera de lui demain.

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Est-ce que finalement vous allez tirer des conséquences de ce camouflet ?

Non, nous ne considérons pas ça comme un camouflet. Au contraire, on le voit comme une action de courage politique. Combien de partis sont capables aujourd'hui d'écouter la base, combien de partis sont capables d'interroger leurs bases et de respecter surtout le choix de la majorité ? Vous allez voir tous les autres partis iront en congrès, combien iront jusqu'à pratiquer le vote pour éviter la formule de l'acclamation ?

Le Président de votre parti a signé un accord, il n'avait pas pris le temps en amont d'interroger la base, voilà que la base le désavoue.

Moi, j'en ai une toute autre lecture. Au moment de la signature de l'accord politique, les seules personnes que le Président pouvait consulter rapidement étaient les membres du bureau politique.

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En clair, ça veut dire que l'élite, la direction est en déphasage avec la base du parti ?

Une fois encore non, Il y a des étapes. La première, c'est d'interroger le bureau politique qui naturellement dans un geste prudent, vous demande d'aller à l'accord puisqu'on est déjà partenaire, réservant le droit in fine d'interroger la base et de se plier à l'avis de la majorité, puisque de toutes façons aucun accord de cette importance ne peut être fait sans être ratifié.

Ce non catégorique aussi massif n'affaiblit-il pas le Président de votre parti aujourd'hui?

Si vous regarder les recommandations du congrès et si vous regarder les résolutions sorties, vous verrez que les militants et les adhérents de l'UPCI félicitent le Président et lui renouvellent sa confiance.

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Comment peut-il sortir ragaillardi de cette situation, d'une défaite aussi importante ?

Ce n'est pas la défaite du Président Me Soro Brahima, c'est la victoire de la démocratie.

Aux yeux des alliés il emporte une certaine responsabilité puisqu'il a signé à la base un accord ?

S'il fallait juste en tenir à l'accord, il n'y avait point besoin d'aller au congrès. La signature de l'accord était à la vérité la réaffirmation contenue dans un manifeste.

Alors, pourquoi avoir désavoué il y a quelques mois le fondateur de ce parti sur cette question ?

La politique n'est pas une science infuse. Surtout en politique, chacun à son agenda, chacun à son calendrier. L'ancien Président a voulu sortir du juste parce qu'il était sorti du gouvernement. Les militants n'étaient pas prêts à donner cette image de lui. Il ne voulait pas être identifié comme des gens avides de poste et d'ailleurs, si vous l'interrogez, il répète à l'envie «  oui, ils sont restés au RHDP parce qu'ils veulent des postes ». Aujourd'hui la manifestation du contraire est faite.

« Les militants de l'UPCI sont exigeants, ils ont leur propre calendrier et avancent selon leur propre logique. La logique aujourd'hui est de dire non au parti unifié »

Mais la question n'était la même avec le Président Gnamien Konan. La question était êtes-vous oui ou non membre de la coalition RHDP ? La réponse à cette question était oui. La question hier était voulez-vous vous unifier dans un parti en disparaissant ? La réponse a été unanimement non.

Est-ce que vous échangé avec la haute direction du , du PDCI vos principaux alliés ?

Chaque parti dans son fonctionnement est autonome. Nous avons été dans l'alliance, nous sommes dans l'alliance en attendant d'arriver au bout du parti unifié pour lequel nous nous sommes clairement exprimés en disant non.

Est-ce qu'aujourd'hui l'UPCI  devrait continuer d'appartenir au RHDP ?

Aujourd'hui, le RHDP va évoluer, il ne sera plus un groupement de partis politiques, il sera un parti unique unifié. En disant non, c'était pour garder notre autonomie, notre identité, notre existence.

En termes d'alliances possibles ?

Oui, on est à présent allié jusqu'à ce que le parti unifié voit le jour. Il n'y a pas de raison que si on était allié hier, qu'on le soit aujourd'hui, qu'on ne puisse pas l'être demain.

Quelles relations gardez-vous avec Gnamien Konan celui qui a fondé ce parti ?

Nous lui souhaitons bonne chance, surtout bon vent pour son nouveau parti. Mais, nous sommes désormais chacun de son côté.

Qu'est ce qui va rester de ce nom ?

Ce qui va rester, c'est que l'UPCI est un parti de conviction, l'UPCI veut faire la politique autrement, l'UPCI pratique le jeu politique jusqu'au bout, c'est un parti qui veut exister, qui veut grandir et qui dit non quand il n'est pas d'accord.

Propos retranscrits par Prince Beganssou (Source DNews)

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Written by Prince Beganssou

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