PDCI : « Akossi Bendjo se condamne à la boucler définitivement comme Billon » (Venance Konan)

Akossi Bendjo au sein du PDCI, a désormais le choix entre filer droit, la queue entre les pattes et bouche cousue, et s'en aller ailleurs.

Lorsque mon aîné Akossi Bendjo, pour qui j'ai beaucoup d'affection, a dit dans une interview accordée au « Nouveau Réveil » qu'il proposait à M. Bédié d'être le nouveau Mandela de la Côte d'Ivoire, et que lui-même se verrait bien dans le fauteuil de président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), je me suis dit : « là, mon grand frère est en train de chercher palabre. »

Etre calife à la place du calife du PDCI ? Quelle hérésie, mon cher Iznogoud Bendjo ! Et la riposte que nous attendions tous, n'a pas tardé. Elle a été portée par un autre vice-président du PDCI, (au fait, ils sont combien, les vice-présidents, dans ce parti ?), , à travers une interview accordée au même quotidien « le Nouveau réveil » du 28 février dernier. Cette riposte a été déroulée en trois phases bien huilées comme on sait le faire dans tous les partis totalitaires.

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Un : si tu dis que Bédié a échoué, c'est que tu en es aussi responsable, puisque tu es de son équipe. Citons Véi Bernard : « Depuis le 12ème congrès ordinaire de 2013 jusqu'à aujourd'hui, c'est la gouvernance du président Bédié et de tous ceux qu'il a nommés pour l'accompagner dans cette gestion. Et au nombre de ceux qu'il a mis dans sa proximité, dans la gestion quotidienne du parti figure ce vice-président… Alors quand on a été associé à ce niveau intime de la gestion du pouvoir, on ne peut pas, au soir du mandat, chercher à se dédouaner pour dire : non, le président doit partir parce que son logiciel est ancien. » Et vlan ! Comme dirait « le Nouveau Réveil ».

Deux : si la gestion de Bédié n'est pas bonne, c'est que toi-même tu n'es pas bon. Véi Bernard : « Donc, il fait partie de ceux dont la gestion a créé le problème, il ne peut donc pas être une solution. Ça c'est vraiment ma conviction. » Et Gbich ! comme dirait mon frère Zohoré.

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Trois : d'ailleurs si tu dis ça, c'est que tu es un indiscipliné. Et ça, ce n'est pas bon du tout. Véi Bernard : « En outre, la posture du vice-président pose un grave problème d'éthique et de discipline interne au sein du parti. En effet, au cours de sa session du 29 septembre 2022, le Bureau Politique, organe de décision du parti entre deux Congrès, a adopté à travers une motion votée à l'unanimité, la candidature unique du militant à la présidence du parti au cours du prochain Congrès ordinaire, le 13ème. Ramer à contre-courant d'une décision de la plus haute instance du parti après le Congrès équivaut ni plus ni moins à une manœuvre de déstabilisation et de fragilisation du parti de l'intérieur. » Et Paf, comme dirait Tigori, un de mes vieux amis.

C'est grave ça ! Déstabiliser et fragiliser un parti de l'intérieur ? Houlala ! Dans certains pays on aurait aussitôt fusillé ou pendu haut et court ce déviationniste, certainement payé par l'ennemi extérieur, après qu'il ait fait publiquement son autocritique. Akossi Bendjo a la chance que nous sommes en Côte d'Ivoire. Mais au sein du PDCI, il est désormais foutu, cramé. Il a désormais le choix entre filer droit, la queue entre les pattes et bouche cousue, et s'en aller ailleurs. S'il s'en va ailleurs, on dira : « vous avez vu non ? Il cherchait un prétexte pour aller au restaurant, parce qu'il avait faim. C'était de la provocation qu'il faisait. Bon débarras. » S'il reste dans le parti, il se condamne à la boucler définitivement, comme Jean louis Billon.

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Pas facile pour un Bendjo qui a des ambitions. On lui demandera, comme à tous les autres, d'attendre son tour, en gros d'attendre que les « vieux » soient partis. Or au PDCI les vieux ont la peau dure et à force d'attendre, les jeunes sont tous en train de devenir vieux eux aussi. .

Conclusion de tout cela par Véi Bernard : « Pour terminer sur ce sujet, je dirais que pour moi et pour beaucoup d'autres cadres et militants du parti, le président Henri Konan Bédié doit demeurer à la tête du parti pour créer la cohésion pour que l'union se fasse autour de lui et qu'il fasse en sorte qu'en 2025, nous puissions avoir un élément vainqueur qui va nous ramener au pouvoir d'Etat. » La messe est dite. Bendjo peut aller chercher son Mandela ailleurs. Ce n'est pas à Daoukro qu'il le trouvera. Et pourtant, M. Véi Bernard avait dit au début de cette interview que « un parti politique qui ne fait plus rêver est un parti qui court à sa perte. » Tiens donc.

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Ecoutons toujours Véi Bernard : « dites-moi, combien de partis politiques que vous connaissez à travers le monde entier, qui perdent le pouvoir d'Etat et 24 ans après demeurent toujours incontournables comme l'est le PDCI-RDA aujourd'hui ? Ce qui donne l'impression que le parti ne fait pas rêver aujourd'hui tient au fait que c'est au cours des congrès ordinaires qui se tiennent tous les cinq ans que le parti marque un arrêt pour faire le bilan du chemin parcouru…Le dernier congrès ordinaire du parti date de depuis 2013. » Non M. Véi. Votre parti ne fait plus rêver ! C'est seulement vous qui rêvez debout. Mais si vous êtes si fiers d'être restés si longtemps dans l'opposition, eh bien restez-y donc encore plus longtemps !

Venance Konan

Written by Venance Konan

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