Selon Bally Ferro, la présence des microbes au campus de Cocody avait pour objectif, briser les grèves de la FESCI et de l'Opposition.
POLITIQUE DU GROS BÂTON. Des « Microbes » ont pris d'assaut l'Université Félix Houphouët-Boigny, le mardi 20 octobre 2020. Munis d'armes blanches et d'objets contondants, ces redoutables délinquants ont voulu en découdre avec la FESCI.
Recrutés durant la rébellion armée, pour la plupart, pour servir d'indic afin de faire diversion ou signaler la position des Forces de défense et de sécurité (FDS, forces régulières), ces adolescents, pris en charge par la rue où ils ont développé violence et vol, sont devenus, au fur et à mesure de l'approche du scrutin présidentiel, des bras armés du pouvoir.
Partout (Abidjan, Bonoua, Bongouanou, Gagnoa, Divo, Daoukro…), leur présence a été signalée pour tuer dans l'œuf les manifestations de l'Opposition et briser son mot d'ordre de désobéissance civile et de boycott.
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Et ce mardi, ils ont débarqué au Campus 2000 (photo) pour créer la chienlit et régler leur compte avec les étudiants; la FESCI ayant lancé un mot d'ordre de grève de 72 heures dans les lycées et collèges.
C'est la survivance, hélas! avec des risques de guerre civile, d'un phénomène qui a secoué la Côte d'Ivoire au début de la réinstauration du multipartisme en 1990: celui des loubards. Composés d'étudiants, transfuges du Mouvement des étudiants et élèves de Côte d'Ivoire (MEECI, structure spécialisée du PDCI-RDA alors dissoute), et de « gros bras » désœuvrés, les loubards étaient les bras séculiers du pouvoir PDCI.
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Leur objectif, briser les grèves de la …FESCI et infiltrer, comme le 18 février 1992, les manifestations de l'opposition à l'effet de provoquer de graves troubles à l'ordre public. Ces scènes apocalyptiques de violence avaient eu trois conséquences avec le Premier ministre Alassane Ouattara: promulgation de la loi anti-casseurs, dissolution de la FESCI, arrestation et emprisonnement de certains leaders de l'opposition dont M. et Mme Gbagbo.
Ces derniers temps, le président Ouattara a durci le ton et Hamed Bakayoko, son Premier ministre, a brandi des menaces claires qui pourraient annoncer la politique du gros bâton.