Simone et Laurent Gbagbo. Un couple qui rythme la vie politique de la Côte d'Ivoire depuis plus de 30 ans. Mais derrière la façade du couple politique inébranlable se cache une rivalité, elle aussi de 30 ans. Une rivalité tenue secrète jusque-là, mais qui a fini par éclater au grand jour. Une enquête exclusive à lire dans Ivoire Soir Numérique n°009 du lundi 19 novembre 2018.
L'histoire de cette rivalité remonte à novembre 1988. Nous sommes à Dabou. Lors du congrès constitutif du Front populaire ivoirien (FPI). Les témoins vivants de cette époque sont rares, les indiscrétions aussi. Avant le FPI, Laurent et Simone Gbagbo avaient créé un mouvement d'intellectuels opposés à Félix Houphouët-Boigny, en 1982. Un mouvement de gauche radical, marxiste-léniniste, essentiellement constitué d'enseignants.
Mais le FPI lui-même est une création de quatre personnes à Strasbourg (France) en 1984 : Laurent Gbagbo, Zadi Zaourou, Assoa Adou et Amadou dit le Puissant. Au congrès de Dabou, Simone Gbagbo milite pour être numéro deux du futur parti (reconnu en 1990) qui se constitue. Alors que tout le monde s'attend à ce que Laurent Gbagbo la désigne à ce poste, il choisit Abou Drahamane Sangaré, comme numéro deux du parti. Simone encaisse le choc. Comme toute épouse (in)soumise, elle joue le jeu.
Emmanuel Gautier
Adama Bictogo : Le super homme d'affaires qui ne connaît pas la crise (Acte 1)