31 octobre 2020, l'opposition a boycotté la présidentielle ivoirienne marquée par de multiples incidents, malgré l'appel au calme de Ouattara.
Le dépouillement était en cours samedi soir et même terminé dans certaines localités. Le taux de participation sera déterminant pour mesurer si l'appel de l'opposition à le boycotter a été suivi. Les résultats doivent être annoncés dans les cinq jours.
L'opposition a d'ores et déjà qualifié d' »échec » le scrutin et l'ancien chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro a, depuis son exil européen, affirmé ne plus reconnaître le président Ouattara, appelant à « oeuvrer » à son départ.
Les 7,5 millions d'électeurs, sur 25 millions d'habitants, avaient le choix entre quatre candidats : M. Ouattara, 78 ans, l'ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, chef du principal parti d'opposition, Pascal Affi N'Guessan, 67 ans, ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo et l'outsider Kouadio Konan Bertin, 51 ans, indépendant.
Le président, qui vise une victoire dès le premier tour, s'est montré confiant et a appelé au calme : « J'en appelle à ceux qui ont lancé un mot d'ordre de désobéissance civile qui a conduit à des morts d'hommes: qu'ils arrêtent ! Je dis aux jeunes de ne pas se laisser manipuler ».
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Dénonçant la décision de M. Ouattara de se représenter après déjà deux mandats comme un « coup d'Etat électoral », MM. Bédié et Affi N'Guessan avaient appelé au boycott du scrutin, même s'ils n'ont pas formellement retiré leurs candidatures, et à la « désobéissance civile ».
« blessés et morts »
« Ce coup d'Etat électoral a été un échec. Le peuple ivoirien à réussi à faire échec à cette élection », a estimé le porte-parole de l'opposition Pascal Affi N'Guessan.
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Il a évoqué « une douzaine de morts » dans les incidents à travers le pays, ce qui n'a pas pu être confirmé de source indépendante. Adama Bictogo, un des principaux responsables du parti au pouvoir, a lui « déploré les blessés qu'il y a eus, les morts, dus à l'agression de l'opposition ».
Sur la même longueur d'ondes que M. Soro, Simone Gbagbo, l'ancienne Première dame et Mamadou Koulibaly, ancien président de l'Assemblée nationale, ont tous deux dit sur les réseaux sociaux qu'il ne reconnaissaient plus Alassane Ouattara comme président.