Abidjan, 2 jan 2020 – A la suite d’une rencontre organisée par la Coalition nationale des femmes de Côte d’Ivoire (CNFCI), aux Deux Plateaux, il est ressorti que les femmes ont une place centrale dans le règlement et l’apaisement des conflits intercommunautaires, en particulier ceux issus de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
En effet, la CNFCI a organisé durant trois mois (octobre, novembre et décembre 2020), des activités de collectes de données par des causeries communautaires dans huit localités ayant particulièrement souffert des mouvements sociaux lors de l’élection présidentielle du 31 octobre2020, à savoir, M’batto, Bangolo, Sakassou, Daoukro, Dabou, Yamoussoukro, Toumodi et Bongouanou. La CNFI interpelle sur le fait que la fracture sociale s’est empirée dans ces localités suite à des conflits fonciers et ethniques, des rumeurs de suprématie entre allogènes et autochtones, l’appel à la désobéissance civile, la manipulation politique, le chômage des jeunes, la drogue, etc.
Selon Mme Bintou Bousso Coulibaly, coordinatrice du projet, « avec ces résultats, nous demandons aux autorités administratives, coutumières et religieuses une plus grande implication des femmes dans le processus de cohésion sociale, car elles ont payé un lourd tribut lors de ces conflits qui ont fait au moins 85 morts. Au cours de ces causeries, au moins 240 femmes ont été écoutées et au moins 250 familles ont reçu des dons ».
Elle recommande, entre autres, d’appuyer les femmes en moyens nécessaires pour la restitution de la causerie auprès des autres femmes, appuyer financièrement les femmes commerçantes ainsi que les coopératives de femmes pour le redémarrage de leurs activités, apporter une aide aux orphelins de la crise post-électorale, impliquer les radio communautaires dans la déconstruction des rumeurs, occuper les jeunes pour les maintenir loin des entrepreneurs de violence, créer un centre d’accueil des victimes des violences basées sur le genre, etc.
Le Projet du CNFCI fait partie d’un projet global du Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (WANEP) en partenariat avec la CEDEAO, mis en œuvre dans quatre pays, à savoir, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Niger, afin de renforcer les systèmes et les structures des femmes aux niveau national et local en tant que partie prenantes essentielles dans les transitions politiques, la gouvernance, la paix, la sécurité et le développement. 30 femmes leaders issus des coalitions de femmes ont formé un groupe de travail appelé CNFCI, composé de femmes policiers, d’étudiantes et de femmes leaders.
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