Une femme a été tuée dans la nuit de 10 au 11 janvier 2020 à Bayonne par un tir policier après avoir percuté un véhicule de police.
Un policier, auteur présumé du ou des coups de feu, se trouvait toujours en garde à vue lundi, a annoncé le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier.
Vers 1H00, sur une large artère menant au centre-ville de Bayonne, les policiers ont remarqué la présence d'une voiture à l'arrêt qui a « soudainement » démarré à leur vue. Ils ont alors voulu « procéder au contrôle du véhicule dont la conductrice aurait adopté une conduite dangereuse », a indiqué le magistrat dans un communiqué relatant les premiers éléments de l'enquête.
Les fonctionnaires sont ensuite parvenus à stopper le véhicule « en fuite » en se positionnant en travers de la chaussée et en sommant la conductrice de couper le contact.
Deux policiers sont alors sortis de leur voiture pour tenter de l'arrêter. « Cette dernière les aurait alors insultés avant de démarrer brutalement en percutant le véhicule de police afin de forcer le passage », d'après le communiqué du procureur.
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« Selon les premiers témoignages recueillis et les constatations initiales, elle aurait empiété sur le terre-plein herbeux en direction du policier placé devant (le véhicule de l'automobiliste), le percutant au niveau du genou droit » tandis que le fonctionnaire placé à hauteur de la portière « aurait alors fait usage de son arme de service, touchant la conductrice », a précisé le procureur.
Interrogé par une correspondante de l'AFP, un couple demeurant dans une résidence en bordure de l'avenue a affirmé avoir entendu deux coups de feu.
Après un laps de temps, « de 10 à 15 minutes » selon une autre témoin de la résidence, « les policiers ont sorti une personne de la voiture. On a vu que c'était une femme ». « Très ensanglantée au niveau du visage », la conductrice a été « couverte d'un drap ». « Ensuite, le Smur est arrivé et a débuté le massage cardiaque », a-t-elle raconté à une correspondante de l'AFP.
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Le procureur assure que les policiers ont « immédiatement prodigué les premiers secours » à la victime. « En dépit de sa prise en charge rapide par le service du SAMU », la jeune femme au volant, née en 1983, est décédée à l'hôpital.
Deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes par le parquet de Bayonne, l'une notamment pour tentative d'homicide sur policiers, aux mains de la police judiciaire de Bayonne ; l'autre du chef d'homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique, confiée à l'IPGN, la « police des polices » et à la PJ.
Cette seconde enquête, a souligné le procureur, doit « vérifier les conditions d'usage des armes, et leur conformité avec les règles qui s'imposent aux fonctionnaires de police, en termes de nécessité et de proportionnalité ».
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Selon une source policière, la jeune femme était connue des services de police pour des faits de violence et des antécédents psychiatriques.
Dans un communiqué, le syndicat majoritaire Alliance police nationale se dit « convaincu que les enquêtes judiciaires (…) permettront de conforter la légitimité » de l'intervention des policiers.
Un policier qui avait tué par balle un automobiliste mi-octobre à Poissy (Yvelines) après une course-poursuite a été mis en examen le 21 octobre pour homicide volontaire. L'enquête avait fragilisé la thèse de la légitime défense avancée après les faits.