Urgent / Yopougon : Une fillette violée à Azito, d’intenses manœuvres pour libérer le boutiquier présumé violeur

Le dimanche 9 décembre 2018, une fillette FT a été violée àAzito, dans la commune de Yopougon. Elle accuse le boutiquier de son quartier. Mis aux arrêts, ce dernier est encore en garde à vue, cinq jours après. Les proches de la victime dénoncent des œuvres diplomatiques en vue de la libération du violeur présumé.

Tout commence le dimanche 9 décembre aux alentours de 19h. FT est envoyée à la boutique du quartier, pour acheter des couches pour bébé, dans la boutique qui est juste en face de l'immeuble de ses parents. Ce n'est pas la première fois qu'elle s'occupe de ce genre de tâche. Mais elle met du temps à rentrer. A son retour, quand elle est interrogée, elle déclare que le « tonton » a mis du temps avant de la servir.

C'est le lendemain, alors qu'elle est à l'école primaire que ses premiers symptômes se font sentir. La mère de famille soupçonne un paludisme et lui donne des cachets. Le lendemain, elle retourne à l'école, mais à son retour dans l'après-midi, elle est mal en point. La mère de famille veut donc la purger avec un médicament de grand-maman, la déshabille et découvre des anomalies sur sa partie génitale. Soumise à un interrogatoire, elle passe aux aveux.

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« C'est le tonton boutiquier, grand et clair », accuse-t-elle. Selon son récit, quand elle est arrivée et qu'elle est entrée dans la boutique (c'est une sorte de mini-shop), le commerçant a fermé les grilles de la porte d'entrée, l'a poussée dans la chambre attenante, lui a mis la main sur la bouche, l'a déshabillé, lui a appliqué un lubrifiant, a lui-même baissé son pantalon, avant de l'effleurer. Elle soutient que le commerçant a par la suite essuyé le sang et l'a répudiée, en la menaçant de ne rien dévoiler.

La mère de famille s'est alors rendue à la boutique où le bourreau présumé était présent, en compagnie de trois autres compatriotes. Diaby Sékou, ami du père de famille et président du Syndic des copropriétaires indique que le violeur présumé a eu une attitude suspecte à la vue de la petite, en se défendant de n'avoir rien fait, alors que la mère de famille n'avait encore placé aucun mot.

Les échanges devenant vifs, le violeur présumé s'est barricadé dans sa boutique et fait appel à la police, alors que des jeunes du quartier commençaient à s'attrouper devant le commerce. La police est arrivée quelques minutes plus tard et suite aux explications des badauds, celle-ci s'est résolue à aller entendre la fillette conduite à la clinique du quartier. C'est presque en leur présence que les premiers diagnostics évoquant le viol sont tombés. Les policiers se sont donc résolus à procéder à l'arrestation du boutiquier qui criait à la fausse accusation.

Alors que les parties étaient entendues par une policière qui a recommandé une contre-expertise, des membres de la communauté du boutiquier sont arrivés. Ici commencent les manœuvres. La contre-expertise menée par un médecin recommandé par le commissariat du 17è arrondissement de Niangon (Yopougon) confirme le viol : « vulve souillée, déchirure de l'hymen,traumatisme vaginal par pénétration… ».

Alors que le certificat médical ne laisse place à aucun doute, un officier répondant au nom de Rougeau entreprend de mener un contre-interrogatoire jugé musclé par la famille. « Il a dit à la petite qu'elle mentait et cela a traumatisé la victime », dénonce un membre de la famille. Dès lors, des manœuvres ont commencé. Un avocat s'est présenté au commissariat pour défendre les intérêts du violeur présumé. De fait, les amis de ce dernier ont alerté leur ambassade à .

Autre manœuvre : Chatary Mohamed est déféré devant le parquet le vendredi. Coup de théâtre, il retourne au violon du commissariat, alors qu'il a épuisé ses 72 heures de garde à vue. Chose curieuse, c'est dans l'après-midi de ce même vendredi, que l'officier a remis le soit-transmis à la famille, afin qu'elle se rende au parquet. Au moment où la famille arrivait au parquet, les bureaux étaient déjà fermés.

Désormais, Marcelle Godi, présidente du Mouvement ivoirien des jeunes élites féminines (MIJEF) dont le mouvement s'est emparé du dossier,les parents et amis de la victime redoutent que l'affaire soit classée sans suite. A suivre donc.

Roxane Ouattara

Written by Roxane Ouattara

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