Sauf changement, le paiement des indemnisations allouées aux personnes impactées par les travaux de construction du 4ème pont d'Abidjan reliant la commune de Yopougon à celle du Plateau, via Attécoubé et Adjamé, devrait démarrer, ce lundi 17 septembre 2018.
Selon Issa Ouattara, coordonnateur du Projet de transport urbain d'Abidjan (PTUA), ce sont 14 472 ménages provenant de de Yopougon (Yaossehi, Doukouré, Nouveau Quartier) ; Attécoubé (Fromager, Jean-Paul 2, Santé, Boribana) et Adjamé (Bromakoté, Adjamé-village) qui sont concernés par cette opération. Ils percevront chacun 250 000 FCFA, en leurs qualités de locataires. Cela représente 3.6 milliards FCFA.
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L'Etat a dégagé une enveloppe de 30 milliards FCFA pour les dédommagements. Si le nombre de locataires bénéficiaires est connu (la semaine dernière, seuls 2 500 s'étaient signalés), le nombre de propriétaires est totalement méconnu. C'est ici que le flou commence.
Un flou artistique destiné à brouiller les pistes. Pour quels motifs ? Facile à deviner. Dans ce jeu de brouillage des pistes, les détenteurs du projet ont tenté un déguerpissement d'Adjamé Village, avant même d'entamer le dédommagement. Combien de propriétaires sont concernés ? Où peut-on consulter leur liste ? Combien doivent-ils toucher ?
Quand la question est posée à Issa Ouattara, il devient évasif. Selon lui, concernant les propriétaires, le dédommagement sera fait après une expertise vénale et selon la spécificité du propriétaire (propriétaire ou propriétaire-résident). Le dédommagement, selon lui, peut être en numéraire ou en une autre maison de même type. En clair, de ce côté-là, rien n'est encore fait ou alors l'on retarde l'échéance, pour des raisons inavouées.
L'enjeu n'est-il pas la rondelette somme de 26.4 milliards FCFA ? Pour rappel, des incidents ont éclaté entre les populations d'Adjamé Village et la police, suite à leur refus catégorique de déguerpissement de leur village, avant dédommagement.
« Posez la question à l'Etat combien a-t-il dédommagé et à qui ils ont donné cet argent. Puisque nous qui sommes héritiers, nous ne savons rien. Nous avons demandé à aller aux deux Plateaux parce que nous étions condensés, et c'est une extension. Nous avons demandé à l'Etat de nous permettre de nous étendre parce que nous sommes étouffés », avait dit le doyen d'âge du village. La réponse a été les bombes lacrymogènes. Toujours dans la stratégie de l'opacité…
Prince Beganssou
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