Affaire « grève de la data internet » en Côte d’Ivoire: Assalé Tiémoko, « nous disons que la lutte continue… »

Tiemoko Antoine Assalé, Député-Maire de Tiassalé
Tiemoko Antoine Assalé, Député-Maire de Tiassalé © Crédit Photo DR

Assalé Tiémoko, dans ses écrits ce 20 avril 2023 est revenu sur l'affaire « grève de la data » en Côte d'Ivoire.

Nous disons que la « data » est trop chère en Côte d'Ivoire au regard de l'accroissement des revenus et des consommateurs.

Nous disons que le coût de la « data », désormais denrée de première nécessité, doit être réduit, en Côte d'Ivoire.

Nous disons qu'il n'y a aucune transparence de la facturation ni des appels, ni de la « data », ni de tous les autres produits de la téléphonie mobile, en Côte d'Ivoire.

Nous disons que la tendance mondiale de la vente de la « data » est une tendance baissière, personne ne peut contester cela et donc la Côte d'Ivoire qui est un grand pays, n'a pas à ramer à contre-courant de cette tendance avec des augmentations que rien, objectivement, ne justifie.

Nous disons que ces augmentations de 100% du coût de la « data » le 6 avril, ne se justifient donc pas, au regard de la rentabilité forte du secteur.

Nous disons que les sociétés de téléphonie mobile, depuis des décennies et au mépris des décisions du régulateur, ont piétiné et continuent de piétiner impunément des dispositions de l'ordonnance sur les Télécommunications en Côte d'Ivoire.

Nous disons qu'elles facturent de force leurs clients pour des services qu'ils n'ont ni demandés ni consommés et que cela est un fait.

Les victimes de cette pratique se chiffrent en dizaines de millions.

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Nous disons que les plaintes des victimes, preuves à l'appui, n'aboutissent ni auprès des opérateurs fautifs ni auprès du régulateur et, par conséquent, les sommes, des milliards pris, ne sont jamais remboursés et que cela ne peut pas continuer, nous saisirons la justice pour y mettre fin.

Nous disons et le régulateur le reconnaît lui-même dans sa dernière décision confligène, que les sociétés de téléphonie mobile, au mépris de la décision de 2020 du régulateur, ont retiré les avantages acquis par leurs clients, qu'ils ont revendu des produits déjà achetés et que cela ne peut pas être passé en perte et profits, il s'agit de dizaines de milliards indûment engrangés et que cet argent doit être remboursé.

Nous disons depuis plusieurs mois que «  » n'a pas à se comporter ainsi qu'il le fait dans notre pays avec des facturations anormalement élevées et à priver les Ivoiriens d'accès à leur télévision nationale en cas de non renouvellement de leur abonnement.

Nous disons que devant tout ce qui précède et pour tirer tout au clair une fois pour toutes, nous avons appelé le parlement de Côte d'Ivoire via la commission des affaires sociales et culturelles, à organiser des séances de questions orales suivies de débats, avec tous les acteurs du secteur de la téléphonie mobile en Côte d'Ivoire.

Nous disons que nous sommes heureux que le groupe parlementaire majoritaire, le groupe parlementaire , ait introduit une requête en vue de la mise sur pieds d'une commission d'enquête parlementaire aux fins de faire la lumière sur ce qui se passe dans le secteur de la téléphonie mobile et avec l'opérateur « Canal + ».

Nous disons que cette enquête doit s'étendre également à la recherche des raisons pour lesquelles la Côte d'Ivoire a investi plus de 114 milliards de Fcfa dans la construction d'un réseau national de fibre optique et que ce projet soit tombé à l'eau, torpillé comme une enquête de l'éléphant déchaîné l'a révélé.

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Nous disons que la transparence doit s'étendre à tous les secteurs sensibles, ne serait-ce que pour donner la vraie information aux populations ivoiriennes afin qu'elles puissent défendre leurs droits.

Nous disons qu'il y'aura un avant 6 avril 2023 et au après 6 avril 2023 et que plus rien ne sera comme avant.

Nous disons que cette affaire a montré la fragilité de notre dispositif de protection des consommateurs, les relations incestueuses entre des associations de consommateurs et des grands groupes et qu'il y'a lieu de prendre des dispositions au regard de la loi, pour mettre sur pieds d'autres organismes de veille, de contrôle et de propositions plus indépendants.

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Nous disons que les populations ont le droit de se plaindre pacifiquement si elles ne comprennent pas des situations et qu'elles doivent être écoutées et par le gouvernement et par les élus.

Nous disons que plus rien ne doit être et ne sera comme avant.

Nous disons que la lutte continue…

ASSALE TIEMOKO ANTOINE

Journaliste d'investigations

DÉPUTÉ DE LA NATION.

Written by Assalé Tiemoko

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