Affaire mandat d’arrêt de la CPI contre Poutine: quand le « successeur de Bensouda veut marquer les esprits »

Le procureur de la CPI a lancé, le vendredi 17 mars 2023, un mandat d'arrêt international contre Vladimir Poutine

L'Anglais Karim A. A. Khan, successeur de la Gambienne Fatou Bensouda à la , veut marquer les esprits. Il a ouvert le feu pour prendre juridiquement part au combat en cours.

Après la série des sanctions économiques des Occidentaux contre des dirigeants et sociétés de la Fédération de Russie et au moment où ils fournissent des armes de guerre à l'Ukraine pour contrer l'invasion russe, le procureur de la CPI a lancé, le vendredi 17 mars 2023, un mandat d'arrêt international contre .

Karim Khan poursuit le président russe pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour sa présumée implication dans des déportations et transferts illégaux de milliers d'enfants ukrainiens depuis les zones occupées du Donbass, à l'est du pays.

Cette action juridico-politique spectaculaire va occuper l'actualité et certainement passer les dossiers, dont il a hérité, au second plan. Au nombre desquels la crise post-électorale ivoirienne. Les Ivoiriens doivent-ils faire leur deuil!?

Alors que de l'Argentin Mario Ocampo à Fatou Bensouda, toutes les deux parties au conflit ivoirien étaient censées être dans le viseur de la CPI, les mandats d'arrêt, au nombre de trois, n'ont été délivrés qu'au seul camp vaincu militairement et victime d'une chasse à l'homme.

Et la CPI se trouve dans l'embarras. L'ex-président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés, après dix ans de procès à La Haye. Mais alors que la guerre post-électorale a fait, au bas mot, trois mille morts, l'autre camp, qui exerce le pouvoir d'État, reste toujours, pour des raisons politiques, hors d'atteinte.

Pourtant, Amadé Ouérémi, un de ses chefs de guerre de nationalité burkinabé, a été condamné par la justice ivoirienne à la perpétuité pour son rôle dans les atrocités commises à l'ouest du pays.
Ainsi, avec l'esprit partisan de sa création qui jure avec la lettre et ses actions à géométrie variable, la CPI, que ne reconnaît pas l'Oncle Sam, a fourni des munitions à Donald Trump, l'ancien président américain. Celui-ci l'a carrément traitée de « tribunal bidon ».

Plus grave, en inscrivant Fatou Bensouda sur une liste noire et multipliant les sanctions ciblées contre elle (révocation de son visa, privation d'accès au système bancaire américain et gel de ses avoirs aux USA), les États-Unis d'Amérique sont parvenus à leur fin: la CPI a rapidement abandonné l'enquête qu'elle menait contre des soldats américains en Afghanistan pour rester dans les bonnes grâces du plus puissant mondial.

Du fait de cette crédibilité en berne, la réponse de la Fédération de la Russie ne s'est pas fait attendre. N'ayant pas ratifié le Statut de Rome, et donc ne reconnaissant pas elle aussi la CPI, elle déclare cette action « légalement nulle ».
F. M. Bally

Written by Ferro Bally

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