Don Mello réagit à la non-candidature de Ouattara : « c’est un retrait tactique, il faut un audit de la dette »

Ahoua Don Mello, ancien ministre et porte-parole du gouvernement de Gbagbo, a réagi à la non-candidature de Ouattara pour la présidentielle de 2020.

Le 05 Mars 2020, le Président Alassane D. Ouattara dit ADO était devant le parlement Ivoirien en Congrès. Après avoir fait un long bilan de son action à la tête de la Côte d'Ivoire, il s'adressait à son auditoire en ces termes :

«j'ai décidé solennellement de ne pas me présenter aux élections du 31 Octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération ».

L'effet médiatique de la première partie de cette phrase est l'arbre qui cache la forêt. Passons à l'analyse de l'ensemble du discours.

Dans son bilan, le Président Ouattara a oublié de souligner que la fin du processus en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), processus adopté conjointement par le FMI et la Banque Mondiale, lui laissait dès le début de son 1er mandat une marge de œuvre de 600 milliards de FCFA par an.

Alors que le régime de a été obligé de payer chaque année 600 milliards de FCFA au titre du remboursement annuel de la dette imposée au peuple ivoirien par ses prédécesseurs.

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Cette marge de manœuvre lui permettait d'engranger en 10 ans, près de Six Mille Milliards de Francs CFA (6 000 000 000 000 FCFA) pour financer l'émergence de la Côte d'Ivoire sans endetter à nouveau le pays.

Or aujourd'hui, c'est plus de 7.000 milliards de dette qui s'ajoute aux 6.000 milliards de ressources issues du point d'achèvement du PPTE.

Ce qui fait un total de 13 000 Milliards de Francs CFA.
Faisons un bilan sommaire tiré de son discours avec cette somme: 115 km d'autoroute, 7 universités, 33.698 salles de classe, 277 Lycées et collèges, 40.000 km de pistes réhabilitées, 22 ponts, 545 km de routes interurbaines bitumées, 245 km de voiries, 10 hôpitaux régionaux, 22 CHR, 78 hôpitaux généraux et 233 centres de santé, l'accès de 80% de la population à l'eau et à l'électricité.

Nous avons beau retourner les chiffres, le compte n'y est pas. Car, de façon arithmétique, le résultat de l'addition des montants de ces travaux ne vaut à peine que 20% des sommes mobilisées en 8 ans.

La question que le peuple ivoirien est en droit de se poser est : « Où est passé mon argent ? »
En effet, où sont passés les 80% des 13 000 Milliards FCFA ? Est-ce que cette somme a servi à rembourser la pour sa guerre faite au peuple de Côte d'Ivoire de 2002 à 2011 à travers des fausses factures, des factures fictives ou des marchés attribués à des entreprises françaises dont les bénéfices repartent en exploitant les règles qui régissent le FCFA ( parité fixe entre FCFA et Euro et libre transfert des revenus) ?

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Christophe Barbier nous donne la réponse : « nous ferons payer la facture de la guerre, déclarait le journaliste français Christophe Barbier à la télévision française LCI, juste
après la chute du Président Laurent GBAGBO sous les bombes françaises en 2011 ».

Et/ou, les travaux attribués en gré à gré ont été surfacturés et ont permis d'enrichir les membres d'un cercle bien fermé ?
Le peuple ivoirien a le droit de savoir et les dirigeants actuels ont le devoir de répondre.

Un audit nous situera sûrement sur la corrélation coût/qualité des projets ainsi que la destination finale des 80% des 13000 Milliards FCFA.

Les guerres en contre les souverainetés pour perpétrer le pillage du continent par des commandos visibles et invisibles, constituent la constante de la politique française en Afrique avant et après les indépendances.

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La présence de l'armée française en Afrique et le FCFA sont les deux moteurs de cette machine de guerre. Il faut donc que le Président sorti des élections présidentielles de 2020 en Côte d'Ivoire soit celui élu par le peuple ivoirien et non celui désigné par le dispositif de pillage en Afrique visant à assurer la continuité de la présence de la France en Afrique et son rang dans le monde.

Nous sommes aussi en droit de nous interroger sur cette autre déclaration dans le discours de Monsieur Ouattara qui est : « le transfert du pouvoir à une jeune génération », déclaration contraire aux dispositions constitutionnelles d'accession au pouvoir qu'il a lui-même fait voter en 2016
et qu'il soumet aujourd'hui pour amendement.

La déclaration de retrait tactique de Monsieur Ouattara vise à cacher le cadre institutionnel et réglementaire qu'il compte mettre en place pour assurer la continuité de son régime soit par lui-même soit par l'héritier qu'il aura choisi.

En l'absence d'une armée républicaine pour sécuriser les campagnes électorales, les bureaux de vote, les représentants de l'opposition dans ces bureaux de vote et le vrai vainqueur des élections, en l'absence d'une liste électorale inclusive en lieu et place de la liste de rattrapage ethnique en confection qui exclut la majorité des citoyens par des frais de 5 000 FCFA imposés aux citoyens en âge de voter alors que dans le même temps, cette liste enregistre les militants du qui bénéficient eux, par contre, de la subvention indirecte de l'État.

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En l'absence d'une Commission Électorale Indépendante et d'un Conseil Constitutionnel républicain, le pouvoir ne peut être que retransmis soit à Monsieur Ouattara lui-même, soit transmis à son héritier. Dans son discours il parle aussi de l'avenir de la Côte d'Ivoire en ces termes : « Notre pays est désormais sur les rails et continue d'avancer, à pas résolu, vers l'émergence.

La Côte d'Ivoire rayonne et assure son leadership dans la sous-région. Nous avons amorcé, avec responsabilité et prudence, la réforme du FCFA, dans le cadre de la mise en place de l' par la CEDEAO. Nous poursuivons, en étroite collaboration, avec nos voisins et avec la communauté internationale une lutte acharnée contre le terrorisme qui sévit dans notre sous-région et dans le monde » La réalité est que la Côte d'Ivoire réémergera, à pas résolu, parmi les pays pauvres
très endettés.

L'échec de Ouattara à imposer l'ECO-CFA contre l'ECO souverain de la CEDEAO est, à n'en point douter, un sujet de préoccupation pour qui risque de ne plus disposer de la manne financière nécessaire pour assurer la continuité de son armée sur le sol africain au nom de la lutte contre le terrorisme.

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Pour Paris, la bataille pour imposer l'ECO-CFA va donc de pair avec la bataille contre tous les Chefs d'État qui s'opposent à l'ECO-CFA et qui défendent l'ECO-SOUVERAIN dans la sous-région.

La sanction de Paris ne s'est pas fait attendre, le Président Ouattara doit donc user d'un habile subterfuge teinté de couleur légale et institutionnelle pour transférer le pouvoir à lui-même ou à son clone, s'il ne réussit pas à convaincre ses paires à adhérer à l'ECO-CFA avant la convention du RHDP qui désignera le candidat du commando visible de la Françafrique qu'est le RHDP.

C'est, donc, un retrait tactique pour détourner l'attention de la communauté nationale et une partie de la communauté internationale sur la réelle nécessité de restaurer les libertés démocratiques et les droits de l'homme en Côte d'Ivoire par un dialogue inclusif en libérant Laurent GBAGBO, BLÉ GOUDÉ, les autres prisonniers politiques et tous les prisonniers militaires pour reconstituer une vraie armée républicaine qui peut faire la différence entre droit de l'homme et chasse à l'homme et créer les conditions d'élections équitables, sécurisées et inclusives.

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La Gauche ivoirienne ne doit donc passe laisser distraire et continuer à construire son unité pour assurer le combat pour la souveraineté et l'unité du pays ainsi que celui du continent et contribuer, avec l'opposition démocratique et la société civile à restaurer les libertés démocratiques, les droits de l'homme et les conditions d'élections équitables par la libération des prisonniers politiques et militaires, le retour de Laurent GBAGBO et de BLÉ GOUDÉ en terre ivoirienne.

Written by YECLO.com

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