Attaques contre le PPA-CI : Steve Beko à Said Penda, « vous étiez un vrai journaliste, cela vous aurait évité une telle sortie de route »

Steve Beko, cadre du PPA-CI apporte une réponse suite à la dernière sortie médiatique du journaliste d'investigation Said Penda.

Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook et intitulée : « découvrons la stratégie du » le prétendu journaliste d'investigation estime que le PPA-CI est comparable au Front National en France en ce sens que notre parti s'inscrit dans la désinformation, le mensonge et la manipulation des masses.

Pour illustrer ses accusations, Said Penda cite lorsqu'il affirme : « 𝘊𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘮𝘰𝘮𝘦𝘯𝘵𝘴 𝘥𝘪𝘧𝘧𝘪𝘤𝘪𝘭𝘦𝘴 𝘲𝘶𝘪 𝘧𝘰𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥𝘴 𝘩𝘰𝘮𝘮𝘦𝘴. 𝘑'𝘢𝘪 𝘢𝘱𝘱𝘦𝘭𝘦́ 𝘮𝘰𝘯 𝘔𝘪𝘯𝘪𝘴𝘵𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘭'𝘌́𝘤𝘰𝘯𝘰𝘮𝘪𝘦 𝘦𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘍𝘪𝘯𝘢𝘯𝘤𝘦𝘴, 𝘉𝘰𝘩𝘰𝘶𝘯 𝘉𝘰𝘶𝘢𝘣𝘳𝘦́, 𝘲𝘶𝘪 𝘢 𝘴𝘶𝘤𝘤𝘦́𝘥𝘦́ 𝘢̀ 𝘔𝘢𝘮𝘢𝘥𝘰𝘶 𝘒𝘰𝘶𝘭𝘪𝘣𝘢𝘭𝘺. 𝘑𝘦 𝘥𝘪𝘴 « 𝘦𝘴𝘵-𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘷𝘰𝘯𝘴 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘦𝘯 𝘴𝘰𝘳𝘵𝘪𝘳 ? » 𝘐𝘭 𝘥𝘪𝘵 « 𝘗𝘳𝘦́𝘴𝘪𝘥𝘦𝘯𝘵, 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘷𝘰𝘯𝘴 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘦𝘯 𝘴𝘰𝘳𝘵𝘪𝘳 ». 𝘌𝘵 𝘪𝘭 𝘢 𝘧𝘢𝘪𝘵, 𝘤𝘦 𝘲𝘶'𝘪𝘭 𝘢 𝘢𝘱𝘱𝘦𝘭𝘦́, 𝘦𝘵 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘢̀ 𝘴𝘢 𝘴𝘶𝘪𝘵𝘦, 𝘭𝘦 𝘣𝘶𝘥𝘨𝘦𝘵 𝘴𝘦́𝘤𝘶𝘳𝘪𝘴𝘦́ ». Et se basant sur le budget de l'État de Côte d'Ivoire de 2007, il montre que celui-ci prévoyait un apport extérieur de 408 milliards. Par conséquent, il conclue que le budget sécurisé n'a jamais existé et que Katinan Koné en le disant sur le plateau de NCI devant le ministre Mamadou Touré servait la cause de la désinformation.

C'est vraiment pour le principe de ne plus laisser aucun mensonge prospérer que je vais répondre à ce monsieur car il s'est livré à un exercice de raccommodage journalistique. Mais avant, je voudrais faire remarquer une chose : lorsque des personnes comme Nathalie Yamb, Théophile Kouamouo ou Franklin Nyamsi se prononcent sur l'actualité politique ivoirienne, les militants du RHDP sont prompts à leurs demander de s'occuper des affaires camerounaises. Mais ils ne sont point gênés lorsqu'un autre camerounais qui a pris fait et cause pour eux se prononce. Mais ce n'est pas bien grave. La logique argumentative est une denrée rare dans cette famille politique.

LIRE AUSSI : BAC 2023 en Côte d'Ivoire : comment retirer sa convocation en ligne ?

𝐀𝐭𝐭𝐚𝐪𝐮𝐨𝐧𝐬 𝐦𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐝 𝐝𝐞 𝐬𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬

Said Penda affirme donc que Laurent Gbagbo ment car la Côte d'Ivoire sous sa gouvernance n'a jamais fait un seul budget sur ses ressources propres et donc le budget sécurisé est une invention et pour soutenir cette affirmation, il utilise le budget de 2007. J'aurais pu m'arrêter là et tout esprit averti aurait compris qu'il divague. Mais au PPA-CI, nous avons aussi une mission de formation alors, que Said Penda prenne son stylo vert et corrige ses incantations.

Lorsque laurent Gbagbo arrive au pouvoir en 2000, toutes les institutions internationales ont rompu leurs relations avec la Côte d'Ivoire à la suite du coup d'état de 1999 mais aussi du scandale dit des 18 milliards de l'Union Européenne sous le président Bedié. Alassane Ouattara qui ne participe pas à la présidentielle de 2000 va user de lobbying pour faire durcir ces restrictions. Les Ivoiriens seront d'ailleurs obligés de se cotiser pour financer cette élection présidentielle de 2000.

Le budget sécurisé, c'est donc le budget de 2001, et dans la même période grâce aux discussions menées par le gouvernement et le remboursement du montant de 18 milliards les relations reprennent début 2002. A titre illustratif, en 2001, en effet, le gouvernement adopte le projet de budget pour cette année-là qui s'établit à 1289,1 milliards FCFA et qui prévoit un strict équilibre budgétaire. Ce budget est dit « sécurisé » en ce qu`il ne prend en compte que les ressources propres du pays, excluant ainsi tout appui extérieur.

LIRE AUSSI : Municipale 2023 à Ouragahio : Pierre Dacoury-Tabley pour défendre les couleurs du PPA CI

Bohoun Bouabré affirmera à ce propos : « 𝘌𝘯 2001, 𝘭𝘰𝘳𝘴𝘲𝘶𝘦 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘧𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯𝘯𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘣𝘶𝘥𝘨𝘦𝘵, 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘦́𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘧𝘳𝘰𝘯𝘵𝘦́𝘴 𝘢̀ 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘳𝘦́𝘢𝘭𝘪𝘵𝘦́ 𝘲𝘶𝘪 𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘱𝘢𝘺𝘴 𝘯'𝘢𝘷𝘢𝘪𝘵 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘥𝘦 𝘳𝘦𝘭𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘧𝘪𝘯𝘢𝘯𝘤𝘪𝘦̀𝘳𝘦𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘭'𝘦𝘯𝘴𝘦𝘮𝘣𝘭𝘦 𝘥𝘦 𝘴𝘦𝘴 𝘱𝘢𝘳𝘵𝘦𝘯𝘢𝘪𝘳𝘦𝘴, 𝘢̀ 𝘴𝘢𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘭𝘢 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘶𝘯𝘢𝘶𝘵𝘦́ 𝘧𝘪𝘯𝘢𝘯𝘤𝘪𝘦̀𝘳𝘦 𝘪𝘯𝘵𝘦𝘳𝘯𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘢𝘭𝘦. 𝘕𝘰𝘶𝘴 𝘢𝘷𝘰𝘯𝘴 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘦́𝘵𝘦́ 𝘳𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘴 𝘦𝘵 𝘳𝘢𝘪𝘴𝘰𝘯𝘯𝘢𝘣𝘭𝘦𝘴 𝘦𝘯 𝘱𝘳𝘰𝘱𝘰𝘴𝘢𝘯𝘵 𝘶𝘯 𝘣𝘶𝘥𝘨𝘦𝘵 𝘲𝘶𝘪 𝘳𝘦𝘧𝘭𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘭𝘦 𝘱𝘰𝘵𝘦𝘯𝘵𝘪𝘦𝘭 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘦́𝘤𝘰𝘯𝘰𝘮𝘪𝘦 𝘥𝘦 𝘭'𝘦́𝘱𝘰𝘲𝘶𝘦. 𝘕𝘰𝘶𝘴 𝘭'𝘢𝘷𝘰𝘯𝘴 𝘢𝘱𝘱𝘦𝘭𝘦́ 𝘣𝘶𝘥𝘨𝘦𝘵 𝘴𝘦́𝘤𝘶𝘳𝘪𝘴𝘦́. ». Évidemment, il y a eu certaines personnes qui prédisaient un échec dans l'exécution de ce budget. Les faits ont eu raison de ces pessimistes. Puisque le budget a été exécuté avec maestria avec les félicitations de la communauté financière internationale. Fort de cette expérience réussie, Bohoun Bouabré propose pour l'année 2002 un budget dit budget d'assainissement. Celui-ci est dicté par le fait que, après plusieurs négociations, la Côte d'Ivoire a réussi à renouer avec la communauté financière internationale. Il s'agit donc, dans l'exécution de ce budget, d'assainir les rapports de l'Etat avec l'ensemble de ses partenaires économiques et sociaux.

Au cours de cette même année, à la suite d'une longue tournée qui l'a conduit de Bruxelles à Washington, Bohoun Bouabré signe le premier programme avec le Fonds monétaire international, après quatre ans de rupture. « 𝘊𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘨𝘳𝘢𝘮𝘮𝘦 𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘵𝘳𝘦̀𝘴 𝘢𝘮𝘣𝘪𝘵𝘪𝘦𝘶𝘹 ; 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘪𝘭 𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘥𝘪𝘮𝘦𝘯𝘴𝘪𝘰𝘯 𝘥𝘶 𝘱𝘰𝘵𝘦𝘯𝘵𝘪𝘦𝘭 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘦́𝘤𝘰𝘯𝘰𝘮𝘪𝘦, 𝘦𝘵 𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘩𝘢𝘶𝘵𝘦𝘶𝘳 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘴 𝘱𝘰𝘴𝘴𝘪𝘣𝘪𝘭𝘪𝘵𝘦́𝘴, 𝘯𝘰𝘴 𝘱𝘰𝘵𝘦𝘯𝘵𝘪𝘢𝘭𝘪𝘵𝘦́𝘴. 𝘋𝘢𝘯𝘴 𝘤𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘨𝘳𝘢𝘮𝘮𝘦 𝘵𝘳𝘪𝘦𝘯𝘯𝘢𝘭 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘱𝘳𝘦́𝘷𝘰𝘺𝘪𝘰𝘯𝘴, 𝘢𝘱𝘳𝘦̀𝘴 𝘭𝘦 𝘵𝘢𝘶𝘹 𝘯𝘦́𝘨𝘢𝘵𝘪𝘧 𝘥𝘦 3% 𝘦𝘯 2000, 𝘶𝘯 𝘵𝘢𝘶𝘹 𝘱𝘰𝘴𝘪𝘵𝘪𝘧 𝘥𝘦 3% 𝘱𝘰𝘶𝘳 2002, 𝘥𝘦 4,5% 𝘱𝘰𝘶𝘳 2003, 𝘦𝘵 𝘥𝘦 5% 𝘢̀ 𝘱𝘢𝘳𝘵𝘪𝘳 𝘥𝘦 2004. 𝘝𝘰𝘪𝘭𝘢̀ 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘭𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘨𝘳𝘢𝘮𝘮𝘦 𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘣𝘢̂𝘵𝘪 ».

Il aurait suffi de lire l'hommage consacré au défunt Bohoun Bouabré dans le journal Notre Voie du 12 janvier 2012 pour avoir toutes ces informations.

Vous voyez donc cher Said Penda qu'on ne peut pas dire que Laurent Gbagbo n'a jamais fait de budget sécurisé en utilisant le budget de 2007 puisqu'à cette période, les relations avec les bailleurs de fonds internationaux sont rétablies. Si vous étiez un vrai journaliste d'investigation, cela vous aurait évité une telle sortie de route. Pour le reste, j'espère que vous avez noté sérieusement ce petit cours du dimanche. Et la prochaine fois, avant de parler du PPA-CI, maitrisez les données que vous voulez distiller.

Ce qui est faux est faux.

A à la prochaine.

Written by Steve Beko

Gabon Égalité : Depuis Paris, Sefora Kodjo invite les femmes d’affaires gabonaises à renforcer leurs performances

Régionales et municipales 2023: « comment le découpage électoral opéré par le pouvoir sape le jeu démocratique » (Steve Beko)