Le Capitaine Touré Moussa, dans son interview à APRnews, revient sur la casse de la BCEAO à Bouaké et la banque de Soro gérée par Moussa Dosso.
J'étais à Boundiali. Je ne sais pas qui a donné l'ordre. Mais je sais que durant le pillage de la BCEAO à Bouaké, Soro et ses hommes se sont servis à gogo. Ça c'est clair ! Je suis croyant, je ne peux pas mentir. Moi, j'étais à Boundiali. Ça ne m'a pas intéressé, sinon on m'a appelé. Je n'ai pas regretté de n'y avoir pas participé. Mon papa m'a dit un jour de faire attention à l'argent facile. Je vivais très bien étant à Boundiali avec mes 3500 soldats. J'ai trouvé gauche d'aller casser la BCEAO.
Tout l'argent que Soro a aujourd'hui, il l'a volé à la BCEAO de Bouaké. Pas que ça. Quand un camion quitte à Abidjan, arrivé à Bouaké, il paie 100.000 mille FCFA. A chaque corridor, le convoyeur verse de l'argent. Sur les 100.000 FCFA par exemple, il y a 25 000 FCFA qui restent dans la caisse de notre organisation et les 75.000 FCFA vont chez Soro. Il a créé une banque gérée à l'époque par le Ministre Moussa Dosso. Si on veut bien voir, c'est Soro qui a pillé le Nord. Il ne peut plus devenir pauvre, il a eu beaucoup d'argent. L'origine de sa fortune vient du Nord. Je ne citerai pas les autres affaires le concernant.
L'Armée a fait sa part, que les politiques également fassent leur part. J'entends parler certaines personnes à propos des anciens com-zones. Les militaires ne sont pas divisés. Ce n'est pas vrai. L'Armée est très bien formée. Ce qui importe, c'est le drapeau. Il faut la respecter. Après la guerre, il y a des gens qui sont frustrés qui ne gagnent pas à manger. Il y en aura toujours. Si Soro avait pris en compte mes consignes, il n'allait pas en arriver là. J'apprends que les com-zones sont prêts pour lui, c'est faux. Aucun com-zone n'est prêt pour lui. Il ne faut pas qu'il s'en prenne à l'Etat et aux tenants du pouvoir.
S'il m'avait écouté, il n'allait pas en arriver là. J'étais son collaborateur et son bon conseiller. Durant les cinq ans qu'il a fait au perchoir de l'Etat, il ne m'a pas reçu. Pourtant j'ai des gardes de corps qui étaient sous mon commandement, Conseillers à l'Assemblée Nationale. J'ai été maltraité. J'ai des amis com-zones qui sont préfets aujourd'hui. Soro m'a retiré de la liste des nominations.
LIRE AUSSI: Soro: « ce n'est pas moi qui ai demandé d'aller casser la BCEAO »
Le DDR a été mal géré par Soro et ses hommes. Ce qui a augmenté les frustrés dans les camps des anciens combattants de la rébellion. Un conseil à mon frère Soro : Je suis aussi frustré comme toi. Tout le monde a ses frustrés. Ce n'est pas la fin du monde. Ce n'est pas pour autant que tu vas prendre toutes les armes du monde. Moi je suis à la maison. Mets balle à terre.
Autant tu es un frustré, autant les autres le sont, mais ils sont calmes. Tu as même oublié les pauvres familles de tes combattants tombés au front. Reste tranquille, tu ne peux faire aucun miracle. Sortons de l'ère de la déstabilisation. Nous allons aller demander pardon à qui de droit pour que tu réintègres la République.
L'actualité ivoirienne et les derniers articles sur YECLO.com
- Royaume Baoulé : Décès de la Reine Akoua Boni II, un nouveau Roi des baoulé désigné
- Accident de la circulation à Soumié axe Aboisso-Bonoua ce lundi : Un mort
- Importante saisie de cocaïne à l'aéroport de Conakry
- Cissé Bacongo au PPA-CI: « Seule une amnistie de Ouattara permettrait à Gbagbo d'être candidat »
- Cissé Bacongo tacle Gbagbo : « Il n'a rien appris, il n'a rien oublié, il reste un opposant professionnel et un amuseur public »