CAN 2023: 15 sélections africaines privées de matchs à domicile

Pour des stades non homologués, une quinzaine de sélections n’auront pas leur 12e homme à leurs cotés lors de la Coupe d’Afrique des Nations (Côte d’Ivoire 2023).

La Confédération africaine de football (CAF) a dévoilé lundi, la date de la 1ère journée des qualifications pour la 34ème édition de la CAN 2023.

Pays-hôte de la CAN 2025, la Guinée et le Syli National ne pourront même pas recevoir leurs matchs des éliminatoires de l’édition 2023 à domicile. C’est le vice-président du comité de normalisation de la Fédération guinéenne de football, Sega Diallo, qui a annoncé l’information, en précisant toutefois que la Confédération africaine de football (CAF) a accordé une dérogation pour le premier match.

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«La CAF nous a saisi le 11 dernier pour nous informer que seul le match Guinée-Malawi du 9 juin va se jouer à Conakry. Les match contre l’Éthiopie (en septembre) et l’Egypte (en mars 2023) se joueront ailleurs simplement parce qu’il y a des travaux à faire et ça a fait un an qu’on relance la Guinée par rapport à ces travaux au stade Général Lansana Conté», a expliqué le dirigeant sur les ondes de la radio Espace FM. «Ce n’est pas extraordinaire, c’est dans la tendance générale sur tous les stades. Il y a au moins 15-20 pays qui sont dans le même cas, on n’a pas un stade homologué pour l’instant. Il l’était provisoirement, il y avait des travaux à faire, ils n’ont pas été fait, maintenant voilà ils ont pris leur décision. La Fédération guinéenne de football a informé immédiatement le ministère des sports et le stade de Nongo puisque ce sont des partenaires techniques.»

Ce qui ne va pas sans poser de problèmes divers, ainsi que nous l’a expliqué Raoul Savoy, le sélectionneur de la Centrafrique, l’un des pays concernés par cette expatriation forcée.

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La Confédération africaine de football maintient la pression sur la question des stades, en accord avec la FIFA. Les rencontres des éliminatoires de la CAN 2023, qui reprennent début juin, devront se disputer dans des stades homologués par l’instance, sous peine d’être délocalisées sur terrain neutre. Tout sauf une menace en l’air, puisque 15 des 54 pays engagés sont concernés par ces sanctions. La Centrafrique, l’Eswatini, la Gambie, le Kenya, le Lesotho, le Liberia, la Namibie, le Niger, l’Ouganda, le Rwanda, l’Ethiopie, la Sierra Leone, le Soudan du Sud, le Zimbabwe et le Burkina Faso devront s’expatrier, faute d’avoir satisfait à la batterie de critères imposés par les instances. Ceux-ci portaient notamment sur la qualité de la pelouse (naturelle ou synthétique) et des bancs de touche, l’éclairage, la numérotation des sièges, la propreté des vestiaires, les sanitaires pour les spectateurs, la sécurité de l’enceinte et l’équipement des installations destinées aux médias.

Un provisoire qui peut durer

Et pour certains des pays concernés, le provisoire a tendance à durer. C’est le cas de la Centrafrique, qui recevra en Angola, à plus de 3000 kilomètres de ses bases : les Fauves du Bas-Oubangui ont déjà subi une telle expatriation forcée lors de la campagne des éliminatoires du Mondial 2022, l’automne dernier. Une situation que déplore leur sélectionneur, Raoul Savoy. « Pour nous, c’est clairement un désavantage, nous explique le technicien hispano-suisse. A Bangui, il est très difficile de venir prendre des points. Le public centrafricain est un très bon public, qui pousse et met une très grosse ambiance, avant le match, pendant le match et après le match aussi. Pour nous, c’est un douzième, voire un treizième homme. En s’expatriant, on joue souvent ces matchs à huis clos, ou devant très peu de public. Cela enlève ce côté festif qu’a le football. On ne peut pas donner aux Centrafricains, aux habitants de Bangui, une fête, et ce plaisir, cette joie, cette fierté de voir l’équipe nationale jouer. C’est donc vraiment quelque chose de dommageable et de négatif. »

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La situation évolue peu au fil des fenêtres FIFA : pendant que certains pays, comme le Sénégal et son nouveau stade de Diamniadio (photo), regagnent la liste des bons élèves, d’autres viennent allonger celle des bannis. Raoul Savoy réclame davantage de souplesse et de discernement dans l’application des règles. « La FIFA est extrêmement sévère et devrait moduler ses exigences. Bien sûr, les pouvoirs publics ont des efforts à faire pour mettre le cahier des charges à exécution, mais la FIFA devrait être un peu plus souple. Il n’est pas normal de priver un pays de son équipe nationale pendant des mois ou des années. Il n’y a aucun soutien financier pour ces équipes, qui doivent supporter des charges financières supplémentaires, se débrouiller pour louer et occuper des stades hors de leurs pays. Au niveau éthique, cette disparité laisse à désirer. » En attendant, c’est loin de leurs bases que la Centrafrique et la quinzaine d’autres équipes concernées disputeront ces éliminatoires de la CAN 2023.

Written by Tristan Sahi

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