Charles Banny : « Les exemples d’atteintes à la liberté et à la démocratie sont à foison»

Charles Konan Banny au meeting du PDCI à Gagnoa le samedi 18 août 2018
Charles Konan Banny au meeting du PDCI à Gagnoa le samedi 18 août 2018

L'ex-Premier ministre était parmi  les hôtes du (), à la convention de clarification que ce parti a tenu ce week-end.  Le  vice-président du ,  qui ne s'est pas exprimé au cours de cette rencontre, s'est confié aux journalistes, à la fin de ladite  cérémonie.  M. Banny dit être d'accord avec toutes les critiques qui ont été  formulées par tous les politiques qui ont  pris la parole au cours de cette convention. A en croire Banny, ces messages cadrent avec les dernières résolutions du congrès extraordinaire du PDCI-RDA.  

J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt toutes les interventions qui ont été faites. Je crois que l'état de nation, l'état de la gouvernance du pouvoir actuel a été faite.  Disons que les partis politiques représentés ici,  personne n'est satisfait de la gouvernance surtout au niveau de la gestion des libertés et de la démocratie. Les exemples sont à foison.  Les emprisonnements sans aucun procès, les pressions,  les résultats des élections qui ne sont pas acceptés…

Tout cela n'est pas bon pour la démocratie. Je retiens qu'il y a une insatisfaction de l'ensemble des participants sur ce point. La démocratie est importante. Beaucoup de ceux qui sont ici, ont lutté pour que le multipartisme, le respect du droit à la différence, la liberté d'opinion par le biais des partis  politiques soient la règle. C'était en 1990. Il y a déjà près de 30ans. Donc quand on fait l'état de ce processus qui a amené la rupture du consensus, avait voulu au lendemain  de l'indépendance, qu'ensemble, tous les partis d'alors se regroupent pour construire la Côte d'Ivoire en 1960.

Mais ce consensus a été rompu en 1990 et chaque parti a pris son envol.  Aujourd'hui, nous faisons le bilan de ce multipartisme qui est un élément de la démocratie. Mais on se rend compte qu'autant les partis politiques existent, autant la démocratie ne fonctionne pas bien. Il manque la liberté d'aller et de venir et d'exprimer.  Il ne peut pas y avoir de démocratie sans liberté d'expression.  La liberté d'expression, c'est dans les partis politiques, c'est la liberté de penser et de permettre à chacun de suivre sa philosophie. Il faut donc garantir cela dans  un Etat, car sans démocratie, il n'y a pas de paix.  La démocratie c'est l'autre pendant de la paix.

«  qui est un élément important de la vie politique de la Côte d'Ivoire  va revenir pour qu'ensemble nous travaillions à la réconciliation et à la réunification  des  »

Il ne peut y avoir développement sans la paix. L'autre nom de la paix, c'est le développement et l'autre nom du développement c'est la paix.  Je considère que tous les partis politiques ici présents ont parlé comme le PDCI-RDA. C'était  le message  du  congrès extraordinaire du PDCI-RDA.  C'est pourquoi, nous avons quitté la  plateforme du et nous voulons construire une nouvelle plateforme avec tous les démocrates et avec tous les Ivoiriens qui partagent cet idéal de la démocratie pour une Côte d'Ivoire rassemblée où les problèmes sont réglés par le dialogue car le dialogue, est notre philosophie au PDCI-RDA.  Je pense que les éléments sont posés pour que les Ivoiriens se retrouvent pour se discuter ensemble.

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Comme les bonnes choses n'arrivent pas seules,  bientôt, nonobstant les péripéties judiciaires, Laurent Gbagbo qui est un élément important de la vie politique de la Côte d'Ivoire  va revenir pour qu'ensemble nous travaillions à la réconciliation et à la réunification  des Ivoiriens. C'est-à-dire la mise ensemble des Ivoiriens dans le respect des libertés et de la pensée des uns et des autres pour construire la Côte d'Ivoire. Chacun a le droit de manifester. Je dis qu'il faut respecter l'opinion des uns et des autres. Vous savez que j'ai conduit le processus de réconciliation nationale, j'en sais certainement plus que beaucoup. Je sais qui a eu tort, je sais qui ont été les victimes.  Les victimes ce sont les Ivoiriens et la Côte d'Ivoire. Les Ivoiriens victimes ne sont pas dans un camp. Je dis bien c'est la Côte d'Ivoire. Justement, la façon de raisonner, de mettre les Ivoiriens dans des camps, c'est ce qui crée le problème. Je dis les Ivoiriens. Il y a aussi des gens qui ne sont pas Ivoiriens qui sont des victimes. Il faut respecter cela. Souvent on se méprend sur la décision de la Cour pénale internationale.

Dire que Gbagbo et Blé Goudé sont acquittés, ils le sont pour les charges qu'on leur incombe. Personne n'a dit à la   qu'il ne s'est rien passé en Côte d'Ivoire. Peut-être que le procès a été mal instruit ! Qu'est-ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire ? Pourquoi on n'a pas traité la question de façon plus globale ? Mais on a dit qu'il y a deux individus et on leur reproche ceci et cela. C'est de cela qu'il s'agit et on fait des enquêtes puis on se rend compte que ce ne sont pas les coupables. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de victimes en Côte d'Ivoire. Il faut que ce soit clair. Il faut éviter le déni. Et personne ne peut dire aussi que les victimes sont d'un camp.

Je pense que, c'est à nous de régler ce problème de victimes, si nous voulons nous réconcilier. C'est de savoir qui a fait quoi et que chacun reconnaisse son tort.   Il ne peut y avoir de réconciliation sans vérité. Il ne peut y avoir de réconciliation sans justice. La justice pénale suit son cours mais, il y a une autre justice, c'est la justice du pardon. C'est celle-là que nous avons conduite, c'est-à-dire, la justice de réconciliation, la justice transitionnelle qui reconnait qu'il s'est passé quelque chose et que nous sommes tous responsables et que les coupables doivent demander pardon aux victimes et que les victimes doivent subir réparation.

Roxane Ouattara

Written by Roxane Ouattara

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