Coup d'État au Mali 2020: une analyse d'Arnaud Gahi, conseiller à LIDER, après la condamnation de la CEDEAO, sur le putsch à Bamako.
Le coup d'État au Mali a vu la condamnation de la CEDEAO. C'est compréhensible puisque les mécanismes de prise de pouvoir antidémocratique sont proscrits.
En revanche, l'organisation se vautre, presque tous les jours, dans un silence inquiétant lorsqu'il s'agit de dénoncer, de sanctionner des élections truquées, la gouvernance hasardeuse, la corruption, les difficultés de libre circulation des biens et des personnes dans l'espace communautaire.
Et pourtant, autant les textes de la CEDEAO invitent au respect de l'accession au pouvoir par les urnes, autant ceux-ci proscrivent la corruption. La population est d'ailleurs, dans nos pays agacer par la corruption qui ne semble que peu déranger la CEDEAO. Elle (la CEDEAO) a peut-être peu de mécanismes juridiques de répression mais on la voit bien bomber le torse quand un pays est attaqué, quand « un copain » chef de l'État est en mauvaise posture.
Faut-il désespérer de la CEDEAO ? Non je ne pense pas. C'est un formidable outil. Encore faut-il que les peuples, et non les chefs de l'État, se l'approprient.