Depuis les législatives de mars-avril 2020, le Mali et son président Ibrahim Boubacar Keïta sont secoués par à un mouvement de contestation.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta fait face à un mouvement de contestation depuis les législatives de mars-avril, alors que le Mali est déjà confronté depuis 2012 aux attaques jihadistes et aux violences intercommunautaires.
- Législatives contestées –
Le 26 mars, le chef de l'opposition Soumaïla Cissé est enlevé en pleine campagne législative, rapt sans précédent d'une personnalité de cette envergure.
Le 29, malgré l'apparition du coronavirus, le premier tour est maintenu. Le deuxième tour a lieu le 19 avril. Le vote est marqué par des enlèvements d'agents électoraux, le pillage de bureaux de vote et l'explosion d'une mine qui fait neuf morts.
Le 30, la Cour constitutionnelle inverse une trentaine de résultats, dont une dizaine au profit du parti du président, dit « IBK », au pouvoir depuis 2013, générant des manifestations début mai.
- Alliance contre « IBK » –
Le 30 mai, l'influent imam Mahmoud Dicko, des partis d'opposition et un mouvement de la société civile nouent une alliance inédite qui appelle à manifester pour réclamer la démission du président.
Ils dénoncent l'impuissance du pouvoir face à l'insécurité, le marasme économique, les conditions de la tenue des législatives et la décision de la Cour constitutionnelle.
Le 5 juin, les Maliens descendent par milliers dans la rue contre le président.
Le 12, le chef de l'Etat reconduit le Premier ministre Boubou Cissé et le charge de former le nouveau gouvernement. Le 16, il ouvre la porte à un gouvernement d'union nationale.
Le 19, des milliers de Bamakois réclament à nouveau la démission du président. En mission de bons offices, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) conseille de former un gouvernement d'union nationale et d'organiser de nouvelles législatives partielles.
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- Nouvelles ouvertures –
Le 7 juillet, le président indique qu'il pourrait nommer au Sénat des candidats aux législatives initialement déclarés vainqueurs puis donnés battus par la Cour constitutionnelle.
Le 8, il ouvre la voie à un réexamen de la décision de la Cour constitutionnelle sur les législatives.
Les dirigeants de la contestation rejettent les gestes du président. Ils l'accusent d'ignorer leurs demandes, dont la dissolution du Parlement, bien qu'ils aient accepté de ne plus faire de la démission du chef de l'Etat une condition préalable.
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Le mouvement brandit la menace de la « désobéissance civile ».
- Troubles quasi insurrectionnels –
Le 10, Bamako est le théâtre d'une nouvelle manifestation qui dégénère, faisant au moins deux morts et plus de 70 blessés. Des édifices publics, dont l'Assemblée nationale et le siège de la télévision nationale, sont attaqués.
Dans la nuit, le président dit qu'il entend « assurer la sécurité des biens, des citoyens et des institutions », et ce « sans faiblesse aucune », tout en affirmant sa « volonté de poursuivre le dialogue » et « d'apaiser la situation ».