Droits humains: selon Amnesty International, la France est très loin d’être exemplaire

Demonstrators wave Amnesty International flag during a protest in solidarity with migrants at Place de la Republique in Paris on September 5, 2015, after the 'Pas en notre nom' (Not in our name) collective organised the event on social networks. AFP PHOTO / GUILLEMTTE VILLEMIN (Photo by GUILLEMETTE VILLEMIN / AFP)

Dans son rapport 2021 publié le 29 mars 2022, Amnesty International dénonce le non respect des droits humains et de libertés en France.

« Ce qu'on a vu depuis quelques semaines tranche singulièrement avec la manière dont, l'année dernière, les pouvoirs publics ont parlé de l'accueil des Afghans » fuyant leur pays après la reprise du pouvoir des talibans mi-août, a souligné devant la presse Nathalie Godard, directrice de l'Action à .

L'Etat a mis sur pied un schéma d'accueil et d'hébergement proposant « au moins 100.000 places », selon Jean Castex, pour les réfugiés fuyant la guerre en Ukraine.

Le 16 août, dans son intervention sur l'Afghanistan, avait appelé à « anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants », grince Amnesty International.

Nathalie Godard souligne aussi que la protection temporaire accordée par les ministres européens de l'UE aux réfugiés d'Ukraine avait « aussi été demandée pour les Afghans, sans succès ».

« C'est une illustration du +deux poids, deux mesures+ aujourd'hui très dénoncé » a-t-elle ajouté.

La protection temporaire permettra aux réfugiés ukrainiens de séjourner jusqu'à trois ans dans l'Union européenne, d'y travailler, d'accéder au système scolaire et d'y recevoir des soins médicaux.

Amnesty International stigmatise également les « traitements dégradants » subis par les exilés, notamment à Calais (Pas-de-Calais): « La police et les autorités locales ont limité leur accès à l'aide humanitaire et les ont soumis à des manoeuvres de harcèlement ».

Les critiques sur le sort des migrants à Calais et Grande-Synthe (Nord) ont été relancées après le naufrage fatal à 27 d'entre eux qui tentaient de traverser la Manche le 24 novembre, des ONG dénonçant notamment des lacérations de tentes lors des évacuations, avec l'aval des autorités. Ces dernières ont récusé ces accusations.

Dans son rapport annuel, Amnesty International estime également que la France « fait partie » des 67 pays au monde qui ont « adopté en 2021 des lois qui restreignent la liberté d'expression, d'association et de réunion ».

L'ONG cite la promulgation fin juillet 2021 de la loi sur la prévention du terrorisme, qui entérine notamment les mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (Micas).

La loi sur la responsabilité pénale et la sécurité intérieure du 24 janvier 2022, autorisant les captations d'images de manifestations par les drones, constitue elle, selon Amnesty, « un pas de plus vers la surveillance de masse ».

Enfin, la loi dite « séparatismes » du 24 août « risque d'ouvrir la voie à des pratiques discriminatoires » sous couvert de lutte contre l'islamisme radical, estime l'organisation.

Written by Véronique Fortes

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