Les Ivoiriens ont célébré le dimanche 7 août 2022 le 62e anniversaire de la pays la Côte d’Ivoire. Le politique Siméon K. Konan se prononce.
En vertu des droits inaliénables qu’a tout peuple de disposer de lui-même, en ce jour béni du 7 Août 1960, je proclame solennellement l’indépendance de la Côte d’Ivoire. »
C’est par cette mémorable phrase devenue célèbre depuis, que le Père de la nation ivoirienne, le Président Félix Houphouët Boigny, annonçait à l’opinion nationale et internationale l’affranchissement du peuple de côte d’Ivoire du joug colonial et de fait, l’accession à la souveraineté de notre pays.
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Aujourd’hui, 62 ans après,
– Au-delà de la commémoration, des symboles et des festivités que chacun saura apprécier à leur juste valeur ;
– Au-delà des annonces dont je salue le caractère apaisant même si elles restent largement en deçà des attentes du chantre de la réconciliation que je suis, et pour qui l’occasion était belle pour marquer un pas décisif vers la réconciliation nationale en fermant définitivement le chapitre judiciaire des crises électorales de 2010 et 2020 par l’initiative d’un projet de loi d’amnistie au bénéfice de tous les prisonniers politiques, militaires, civils et autres poursuivis ;
Quel bilan pouvons-nous dresser de cette nouvelle ère ?
Comment les peuples ivoiriens ont-ils vécu et vivent-ils cette indépendance ?
Le peuple ivoirien dispose-t-il vraiment de lui-même comme promis le 07 août 1960 ?
La Côte d’Ivoire, notre pays, est-elle vraiment libre et souveraine de ses choix, ses aspirations et sa gouvernance ?
Comment avons-nous exercé cette liberté arrachée de haute lutte et cette « souveraineté” ?
Comment nous sommes-nous autodéterminés ?
Quelle influence a le peuple de Côte-d’Ivoire dans les choix stratégiques et la gestion des affaires de l’État ?
Que vaut le peuple dans le choix de ses gouvernants en Côte d’Ivoire ?
Avons-nous vraiment les coudées franches ?
Bref ! En tant qu’Etat, la Côte d’Ivoire aujourd’hui est-elle vraiment indépendante ?
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Passées les clameurs, les passions et les émotions des festivités et des annonces, voilà quelques questionnements que je souhaite soumettre à la réflexion de tous et de chacun.
Si, de toute évidence, l’examen de ces questions osées vous conduisait à réaliser la triste réalité qui est que même si elle a théoriquement et officiellement accédé à l’indépendance le 07 août 1960, la Côte d’Ivoire, comme du reste tous les ex colonies françaises en Afrique, ne s’est pas pour autant affranchie de la tutelle politique de la puissance coloniale, alors, il nous restera à répondre à deux dernières questions, fondamentales celles-ci :
Pourquoi et comment en sommes-nous restés là, 62 ans après ?
Quel système politique et institutionnel approprié pour garantir le plein exercice de notre souveraineté et de notre autodétermination dans le concert des nations ?
Ce sont là, de mon humble avis, les questions qui devraient être au cœur de la préoccupation nationale, car de leurs justes réponses, apparaitront au grand jour les causes profondes de l’instabilité chronique et des guerres à n’en point finir dans les pays africains depuis les ‘’indépendances’’, d’une part, et d’autre part, les solutions correctives idoines pour la paix, la stabilité et le développement de nos Etats.
Sans cette haute conscience, sans cette sorte de catharsis mentale et intellectuelle, point de salut pour nos pays car sans souveraineté effective, nos pays et peuples africains continueront de croupir dans la misère dans un continent de loin le plus pourvus en richesses.
“ Qui tient les hauts, tient les bas ”. Ce vieil adage n’est pas seulement vrai pour l’armée, il l’est aussi en politique et dans les relations internationales.
Haut les Cœurs, Osons la réflexion.
Bonne commémoration et que Dieu bénisse la Côte d’ivoire.
Abidjan, le 07 Aout 2022
Siméon K. Konan
Initiatives Pour la Paix (IPP)
