L’Assomption de Marie. Le Père Marius Hervé Djadji, Prêtre du diocèse de Yopougon et Professeur de théologie dogmatique se prononce.
A propos de la Vierge Marie, j’ai déjà plusieurs fois précisé que la Bible n’est pas une biographie de Marie. C’est pourquoi, dans l’Ancien Testament, on ne trouve pas un récit qui cite explicitement une expression comme : « Marie, mère de Jésus Christ ». Mais nous avons ce qu’on appelle en mariologie des indices mariaux qui sont des outils qui permettent de mieux comprendre Marie dans le Nouveau Testament. Nous avons des indices comme Fille de Sion, « voici que la jeune femme est enceinte et enfante un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel » (Es 7,14). A partir de Marie dans le Nouveau Testament on comprend aussi ce que dit l’Ancien testament la concernant.
Au sujet de la mort de Marie, dans le Nouveau Testament, on parle explicitement de la vie et de la mort de Jésus. On ne parle pas de la mort de Joseph, des apôtres, de Paul et de la fin de la vie de Marie. C’est pour dire simplement que le Nouveau Testament est christocentrique ou christocentré. On met l’accent sur Jésus, on centre tout sur Jésus. Toutes les autres figures restent discrètes. Mais dans l’Eglise il y a la vie des apôtres et de leurs disciples, leurs enseignements. La première communauté chrétienne par laquelle naîtra la Bible a laissé un héritage qu’on appelle la grande Tradition qui nous permet de comprendre beaucoup de choses sur la vie des apôtres après l’ascension de Jésus. La Bible elle-même se comprend à partir de ce que les apôtres ont laissé comme témoignages qui existent jusqu’aujourd’hui. Au sujet de l’Assomption dans la Bible, il existe plusieurs indices. Mais je vais seulement me servir de l’Ap 11,1-8 à partir d’une réflexion du bibliste Monseigneur Jean Salomon Lêzoutchê évêque du diocèse de Yopougon.
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Dans le livre de l’Apocalypse de Saint Jean, au chapitre onzième, l’auteur rassemble dans son récit, de manière imagée, tous ceux qui ont connu une assomption. Nous avons Elie, nous avons Moïse (Selon la Tradition Juive, il n’est pas mort). Mais l’auteur ne les nomme pas, il décrit simplement des faits les concernant. C’est en faisant une herméneutique sérieuse qu’on peut comprendre. A la fin de ce chapitre, l’auteur parle de l’Arche de la Nouvelle Alliance qui monte au ciel. Nous savons tous que Marie est l’Arche de la Nouvelle Alliance puisque c’est par elle que le Christ, fondement de cette alliance naît. Cette Arche montée au Ciel est un indice scripturaire utilisé pour parler de l’Assomption voilà pourquoi, à la messe de l’Assomption la lecture commence par la finale du chapitre onzième de l’Apocalypse qui introduit la péricope d’Apocalypse 12.
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Si Marie est la Nouvelle Arche d’Alliance, c’est à dire, celle qui a porté le Christ, cette Arche est montée au ciel comme le signifie le texte d’Apocalypse (Ap 11,19). A partir cet indice, je m’intéresserai dans mon prochain article à l’évolution de la question de la fin de l’existence terrestre de Marie depuis les premiers siècles, la manière dont les premiers chrétiens déjà, parlaient de la fin de la vie de Marie. Il faut juste relever, comme je l’ai déjà souligné dans mes deux premiers balbutiements sur l’Assomption, il ne faut pas penser que Dieu ne peut pas librement faire monter celle qui a porté son Fils, Dieu, Verbe de Dieu, sans qu’elle ne connaisse la mort qui a été vaincue par le même Fils qu’elle a porté.
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Aujourd’hui il y a ceux qu’on appelle les théologiens de la mort de Marie, qui veulent forcement que Marie passe par la mort comme si Dieu ne peut pas faire ce qu’il veut au nom de sa souveraine puissance. Ils veulent forcement tuer Marie, ils veulent s’opposer au dogme de l’Assomption. Si tu es catholique, l’Eglise t’enseigne clairement sans confusion que Marie n’est pas morte, elle est montée. On peut monter sans mourir. N’oublions pas qu’Henoch est montée sans mourir (He 11,5 et Gn 5,24) ainsi qu’Elie qui a été enlevé et élevé sans mourir (2 Rois 2,1-11) , selon les récits bibliques.
Retenons donc que Marie n’est pas montée seulement avec son âme, elle est montée avec son âme et son corps. C’est ce qu’on appelle l’assomption corporelle de Marie (Montée avec le corps et l’âme sans mourir), qui est différente de l’assomption spirituelle, qui ne parle que de la montée de l’âme et non avec le corps.
Père Marius Hervé Djadji.
