Félix Biessan Ogou est le président sortant de la Mutuelle de développement et social de Montézo (Mudesmo) et président de la Fédération des mutuelles et association de développement du département d'Alépé.
Félix Biessan Ogou est un acteur de développement du département. Après cette distinction, il se dit heureux de l'honneur fait par sa génération à son endroit. Il dit mettre son mandat sous le sceau de la réconciliation et le développement économique de son département.
Quelles sont vos impressions suite à la cérémonie d'hommage qui vous a été rendue ?
Je suis le président sortant de la mutuelle de développement de Montézo qui est un outil de développement et social. Je suis très ému de la génération qui me fait l'honneur. De cette journée d'hommage qui m'a été dédiée d'autant plus que depuis la création de ce village, c'est la toute première fois qu'une telle cérémonie ait lieu.
Elle n'a jamais été parce que les personnes qui accèdent à ce grade le sont par naissance, c'est une lignée familiale. Cette cérémonie regroupe un ensemble de seize chefs qui ont décidé qu'un membre de leur génération soit coopté pour devenir membre du peuple parce qu'ils ont estimé que j'ai eu par le passé à poser des actions qui ont permis à la génération d'arriver où elle se trouve aujourd'hui.
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Il est toujours bon de rendre hommage à quelqu'un de son vivant que de le faire à titre posthume qui ne sert à rien. Si on estime que quelqu'un a posé de bonnes actions il est bien de le reconnaître. Cela fait seize ans que je suis président de la mutuelle de développement de Montézo.
J'ai le plus long mandat et chaque fois que j'ai eu l'occasion d'intervenir je n'ai jamais cessé de reconnaître le mérite de tous ceux qui nous ont aidé. Notre village est devenu une ville. Nous avons cinq collèges dont un lycée, huit écoles primaires ; nous faisons partie des tous premiers villages de Côte d'Ivoire à obtenir l'électricité et l'eau courante.
Au cours de votre mandat quelles ont été vos difficultés ?
La plus grande difficulté que j'ai eu, ce sont les hommes à l'instar de ceux qui gèrent ce genre de situation. Les hommes sont la chose la plus difficile à gérer. Nous ne comprenons jamais leur réaction, leur motivation et c'est cela le plus grand problème.
Quelles sont vos perspectives après seize ans passées à la tête de la mutuelle de développement ?
Je laisse la gestion de la mutuelle cette année car la fonction que j'occupe au niveau du département ne me permet pas de cumuler les deux postes. Que comptez-vous faire réconcilier les fils et filles de montézo car selon nos informations deux chefs luttent le trône. C'est un chantier très important pour moi ; c'est un travail quotidien pour ce qui est de l'union.
C'est pourquoi, je ne veux pas m'engager à faire la politique. En effet, la politique est un facteur de division. J'ai été attristé de l'incident qui a eu lieu en marge de la cérémonie de ce matin (NDLR le samedi 25 août 2018). Mais dès ce soir, je vais appeler les uns et les autres à la table de réconciliation. Cela ne va pas régler tous les problèmes mais cela permettra d'arrondir les angles.
Mon action sera essentiellement économique car mes prédécesseurs se sont beaucoup attachés au volet social. Il s'agit d'une mutuelle de développement économique et social. C'est en cela que nous avons créé une microfinance sur fond propre qui fonctionne depuis huit ans afin d'aider les hommes et les femmes à monter leur propres affaires.
La fédération des mutuelles de développement regroupe combien de villages et comment fonctionne la microfinance ?
La fédération comprend 52 villages ; quant à la microfinance, elle ne fonctionne pour le moment qu'à Montézo et à grand Alépé. Les huit années nous ont permis de voir comment ça fonctionnait ; maintenant nous allons passer à la phase active avec tout ce qu'il faut pour qu'elle fonctionne comme la Coopec. La dotation de départ était de cinq millions entièrement financé par moi.
J'ai préféré agir ainsi, car je préfère commencer tout seul de sorte que si ça échoue, je sois le seul à perdre. Mais en associant les autres, si ça échoue cela va créer trop de division. Une équipe composée des jeunes du village formée par l'université de Cocody a été mise en place qui gère la micro-finance depuis huit ans et les résultats sont excellents. Les prêts sont à hauteur de 100 000 FCFA, 200 000 FCFA et un million de francs CFA.
Karina Fofana envoyé spécial à Montézo
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