Président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public et privé de Côte d'Ivoire, Théodore Zadi Gnagna a dévoilé les revendications à déposer sur la table du gouvernement ivoirien pour le 1er Mai 2023.
La lutte syndicale pour l'amélioration des conditions de vie des travailleurs de Côte d'Ivoire ne s'arrêtera pas en dépit des avancées déjà acquises. A quelques jours de la célébration de la Fête du travail, le 1er mai prochain, le président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public et privé de Côte d'Ivoire, évoque les points des nouvelles revendications de la centrale syndicale, dans une interview exclusive accordée à YECLO.
YECLO: Beaucoup a été fait pour les travailleurs en 2022 avec plusieurs avantages sociaux concédés par le gouvernement ivoirien. Quelle sera votre démarche pour le 1er Mai?
Théodore Zadi Gnagna (TZG)La fête du travail du 1er Mai 2023 sera particulière. Nous allons saluer le gouvernement cette année pour ce qui a été fait et bien fait notamment la trêve sociale 2022 qui a permis aux fonctionnaires d'engranger plus de 1000 milliards. Mais aussi salué l ‘institution d'une prime exceptionnelle de fin d'année qui a été la revendication majeure de la plateforme nationale.
YECLO: En terme de revendications, que va proposer la plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public et privé de Côte d'Ivoire à l'occasion de la fête du travail ce 1er Mai 2023?
TZG : Avant de parler des questions qui concernent l'ensemble des travailleurs , je voudrais dire que la préoccupation majeure de la plateforme nationale aujourd'hui est la reconnaissance pleine et entière de son statut de centrale syndicale. Ce qui n'est pas encore fait. Si vous avez bien remarqué , le 1er Mai, que ce soit au palais ou à la primature , la plateforme n'est pas invitée bien qu'elle ait un arrêté qui fait d'elle la 6ème centrale syndicale de Côte d'Ivoire. Notre préoccupation majeure donc, c'est de demander à l'Etat de Côte d'Ivoire d'appliquer l'arrêté qui a été pris en Février 2019. soit en organisant des élections professionnelles pour que nous puissions nous mesurer pour que les cinq meilleurs soient retenus. Ou alors qu'il nous retienne comme 6ème centrale syndicale. C'est notre première revendication. Dans l'ensemble du pays , nos représentations locales vont porter cette revendication devant l'Etat si d'ici là nous ne sommes pas appelés au 1er Mai.
En sus, nous demandons, la mise en place dans les secteurs d'activités, des cadres de discussions sectorielles . Nous demandons que le gouvernement veille à ce que tous les cadres de discussions soient mis en place et que les négociations démarrent.
Nous demandons également qu' au niveau des retraités que quelque chose soit fait . Que les revendications de l'année et les négociations de l'année dernière n'ont pas donné grand-chose aux retraités du secteur public . Nous demandons que l'Etat prenne en compte les aspirations des retraités qui sont des travailleurs qui ont donné sang et sueur à l'Etat de Côte d'Ivoire. Nous demandons par exemple que leur pension soit revalorisée tous les 2 ans . Ou qu'ils soient éligibles à la prime exceptionnelle de fin d'année.
YECLO: Qu'est ce qui est prévu pour le secteur privé?
TZG : Nous savons déjà ce qui a été fait pour le secteur privé comme la revalorisation du SMIG et des minimas catégoriels. Nous souhaitons que le SMAG soit mis au niveau su SMIG ce qui n'est pas encore fait aujourd'hui. C'est une préoccupation importante pour nos camarades qui sont du secteur agricole qui souffrent beaucoup avec les salaires de misère qu'ils ont . Nous demandons donc à l'Etat de Côte d'Ivoire , comme en France , que nous ayons un seul salaire minimum intermédiaire garanti et qu'il n'y ait pas un smig et un smag qui lui est plus bas pendant que le smig est revalorisé tous les ans.
voici en gros ce que nous allons mettre sur la table des négociations avec l'Etat cette année.
Interview réalisée par Eugène Sahi
