Arrestation… : « La France discréditée par son silence face à Ouattara »

French President Emmanuel Macron delivers a speech during a ceremony to celebrate the 150th anniversary of the proclamation of the French Third Republic at the Pantheon, in Paris on September 4, 2020. / AFP / POOL / Julien DE ROSA

La France de Macron face à Ouattara: Comment peut-on être contre et pour une chose en même temps ? Décryptage avec Jean-Claude Djéréké.

Début juillet 2020, et mettaient sur le marché du disque un album intitulé “Héritage” dont le titre-phare “Président, on dit quoi ?” veut attirer l'attention sur le fait que “le pays a besoin de tous ses enfants pour la vraie réconciliation, qu'on ne se réconcilie pas en mettant les gens en prison et qu'il faut se méfier d'un peuple qui ne parle plus”.

Depuis ce temps-là, tout le monde savait que les deux monstres du Zouglou étaient dans le collimateur de Ouattara et de ses suiveurs allergiques à la moindre critique et qu'ils pouvaient être arrêtés à tout moment.

Il n'est donc pas surprenant qu'ils aient été inculpés pour “outrage à magistrat et diffusion d'informations mensongères à relent racial et tribal”. Ce qui surprend, en revanche, c'est le silence de la France et des autres pays occidentaux qui se vantent d'être de grandes démocraties et qui hier défendaient férocement Ouattara accusé de fraude sur la nationalité ivoirienne.

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Ce silence est une honte comme le colonialisme à propos duquel Jean-Paul Sartre en visite à Alger en 1956 déclarait : “Le colonialisme est notre honte, il se moque de nos lois ou les caricature ; il nous infecte de son racisme…; il tente de se défendre en suscitant un fascisme jusque chez nous, en France. Notre rôle, c'est de l'aider à mourir. Non seulement en Algérie, mais partout où il existe.”

Ce qui surprend, c'est aussi le fait que Macron, Le Drian, les intellectuels, médias et guides religieux français se soient émus de la décapitation de l'enseignant Samuel Paty mais qu'ils se montrent indifférents à celle de l'Ivoirien par des miliciens proches de Ouattara. Ce qui surprend, c'est enfin la dénonciation du troisième mandat d' et la justification de celui de Ouattara par le gouvernement français comme s'il y avait, d'un côté, les bons violeurs de la Constitution et les mauvais violeurs, de l'autre.

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Comment peut-on être contre et pour une chose en même temps ? Comment peut-on se revendiquer de l'humanisme et refuser de reconnaître l'humanité des Africains ? La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée à Paris le 10 décembre 1948, ne concernerait-elle que les Blancs ? Devant un tel deux poids, deux mesures, devant une indignation aussi sélective, on ne peut que donner raison à Sartre qui écrivait ceci : “Notre humanisme n'était qu'une idéologie menteuse, l'exquise justification du pillage ; ses tendresses et sa préciosité cautionnaient nos agressions.

Il s'agit d'un humanisme raciste puisque l'Européen n'a pu se faire homme qu'en fabriquant des esclaves et des monstres. Nous sommes les ennemis du genre humain.” (cf. sa préface à ‘Les Damnés de la Terre' de Frantz Fanon).

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