La Tunisie renonce à l’Islam comme religion d’Etat dans sa constitution

L’ Islam ne sera plus inscrit comme «religion d’Etat» dans la nouvelle constitution de la Tunisie. L’information a été confirmée par le président tunisien Kais Saied, ce mardi 21 juin

Le président Kaïs Saïed ne fera pas de l’Islam une religion d’État dans sa nouvelle Constitution dont la rédaction a été confiée au juriste Sadok Belaïd, une première dans les pays arabes.

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 En effet, l’islam ne sera pas inscrit comme «religion d’Etat» dans la loi suprême tunisienne qu’il soumettra à référendum le 25 juillet prochain. 

« Dans la prochaine Constitution de la Tunisie, nous ne parlerons pas d’un État dont la religion est l’islam mais (de l’appartenance de la Tunisie) à une Oumma (nation) dont la religion est l’islam. La Oumma et l’État sont deux choses différentes », a indiqué le chef de l’Etat tunisien. 

Le but étant d’inclure les autres religions dans la société tunisienne et de combattre le parti d’inspiration islamiste Ennahdha (Renaissance). L’islam demeurera néanmoins la religion dominante dans ce pays du Maghreb.

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Sadok Belaïd, le juriste qui dirige la commission chargée de la rédaction de ce texte, avait affirmé qu’il présenterait au président un projet de charte expurgée de toute référence à l’islam pour combattre les partis d’inspiration islamiste comme Ennahdha.

Interrogé sur la nature du système de gouvernement qui sera instauré par la nouvelle Constitution, le président a botté en touche. »Qu’il s’agisse d’un système présidentiel ou parlementaire n’est pas la question. Ce qui compte, c’ est que le peuple a la souveraineté. Pour le reste il s’agit de fonctions et non pas de pouvoirs, a-t-il déclaré. Il y a la fonction législative, la fonction exécutive et la fonction judiciaire et une séparation entre elles ».

Les pleins pouvoirs de Kaïs Saïed

Après s’être arrogé les pleins pouvoirs et avoir suspendu le Parlement, le président Kaïs Saïed s’est attaqué au pouvoir judiciaire en dissolvant d’abord le Conseil supérieur de la magistrature, puis en limogeant de façon irrévocable 57 juges.

Les projets politiques et constitutionnels occupent tout l’espace. Le gouvernement a beau mettre sur la table le plan de relance le plus ambitieux, le plan de réformes le plus volontaire, tout ça est éclipsé par l’agitation autour des plans personnels de Kaïs Saïed : mettre la main sur tous les leviers du pouvoir et présidentialiser tout le régime.

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Et il va accélérer la cadence parce qu’il projette de boucler son agenda, tout son agenda, avant les élections législatives de décembre 2022. Et quand il ouvrira le jeu à ce moment-là, rien ne pourra plus l’atteindre, en haut de son piédestal de Carthage, pas même Abir Moussi [présidente du Parti destourien libre (PDL), parti nationaliste], à qui tous les sondages prédisent un triomphe aux législatives. Le seul problème c’est que l’obsession et l’obstination de Saïed sont en train de faire de gros dégâts collatéraux dans l’économie.

Written by Tristan Sahi

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