ADDIS-ABEBA, 11 novembre (Xinhua) — Le Comité international de secours (IRC) a averti mercredi que l'aide humanitaire vitale qu'il apporte actuellement à quelque 96.000 réfugiés pourrait être menacée si les tensions continuaient à s'intensifier dans la région troublée du Tigré, dans l'extrême-nord de l'Ethiopie.
« L'IRC est extrêmement préoccupé par les implications humanitaires de l'escalade de la violence dans la région éthiopienne du Tigré, où plus de 2 millions de personnes ont déjà besoin d'aide humanitaire, dont 96.000 réfugiés et 100.000 déplacés internes », a déclaré l'IRC.
L'IRC a appelé à « une désescalade immédiate de la part de toutes les parties impliquées, afin que les services humanitaires puissent se poursuivre sans entraves ».
Le 4 novembre, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a lancé un opération militaire contre un groupe rebelle dans l'Etat du Tigré, dans le nord du pays, en réponse à une attaque commise un peu plus tôt dans la journée contre une base de l'armée gouvernementale.
Cette attaque a été imputée au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Jadis le parti politique au pouvoir dans la région du Tigré, le TPLF est maintenant devenu un mouvement rebelle armé. Les tensions n'ont cessé de monter au cours des dernières semaines entre le Parti de la prospérité de M. Ahmed et le TPLF, chaque partie accusant l'autre de déstabiliser le pays.
« Une escalade de la violence dans la région du Tigré pourrait avoir un impact dévastateur sur les gens à qui nous apportons de l'aide. Nous aidons actuellement 90.000 réfugiés dans quatre camps du Tigré, et nous sommes très préoccupés par les perturbations qui affectent les services essentiels tels que l'eau, l'assainissement et l'hygiène », a indiqué George Readings, un analyste de l'IRC.
« Les communications, les transports et le réseau internet sont en panne, ce qui affecte déjà nos opérations. Nous avons dû relocaliser le personnel d'un de nos camps, et il ne nous reste qu'un mois de carburant pour faire fonctionner les pompes à eau qui alimentent 90.000 réfugiés dans la région du Tigré », a-t-il ajouté. Fin
