« L’ambitieux Soro est subitement devenu gênant pour le clan Ouattara »

A l'approche du scrutin, l'ancien cacique du régime Ouattara, Guillaume Soro, a lui aussi été neutralisé par la justice ivoirienne.

Empêché de concourir à la , partage le même sort que son cadet, , l'homme qui avait tenté de le renverser, en septembre 2002, à la tête d'un mouvement rebelle et qui déclare aujourd'hui, en exil à , s'être fourvoyé en soutenant les armes à la main, puis politiquement sous son double quinquennat.

(2011-2012), puis président de l' jusqu'en 2019, l'ambitieux Guillaume Soro est subitement devenu gênant pour le clan du président sortant qui ne l'a jamais vraiment admis comme l'un des siens.

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A l'approche du scrutin, l'ancien cacique du a lui aussi été neutralisé par la justice de son après une condamnation pour détournement de fonds publics et «blanchiment de capitaux». Au-delà de son cas personnel, les revirements successifs de Guillaume Soro ne brouillent pas seulement son image, ils sapent un peu plus la confiance des dans la chose publique.

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A la veille de la présidentielle du 31 octobre, le paysage politique ivoirien ressemble ainsi à un champ de ruines. La confiance d'une bonne partie de la population est brisée vis-à-vis d'institutions qui ont avalisé la mise à l'écart de personnalités politiques de premier plan : la Commission électorale indépendante, le , et plus largement l'institution judiciaire dans son ensemble.

Et nul ne peut aujourd'hui prédire ce qui se passera au lendemain d'une élection présidentielle biaisée, une de plus en Côte-d'Ivoire. Dix ans après la crise sans précédent qui avait secoué cette ex-colonie française, les mots prononcés en 2009 par Barack Obama dans un pays voisin, , n'en résonnent que plus fortement : «L' n'a pas besoin d'hommes forts, mais d'institutions fortes.» 

Written by Thomas Hofnung

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