Malgré un « taux de croissance économique élevé enregistré » en Côte d'Ivoire, le niveau de paupérisation en Côte d'Ivoire inquiète l'UGTCI.
L'Union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire est arrivée au Palais de la République, le 1er mai 2018, à la faveur de la fête du travail main dans la main, signe de la cohésion retrouvée au sein de cette centrale syndicale qui a traversé une crise sans précédent durant des années.
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L'avènement de la paix des braves est intervenue après une médiation serrée du ministre de l'Emploi et de protection sociale Jean-Claude Kouassi qui a obtenu un accord le lundi, c'est-à-dire à la veille du 1er mai. Pour la circonstance, le Secrétaire général de l'Ugtci, Joseph Ebagnérin, a laissé son secrétaire général adjoint, Akanza Joseph, porter la parole au nom de sa centrale.
Ce dernier a d'abord félicité le président de la République Alassane Ouattara dont il a dit qu'il est un homme de parole car joignant toujours l'acte à la parole.
En effet, selon lui, le président de la République a promis un Sénat, le Senat a été mis en place. « Nous sommes heureux, et saluons ici monsieur le président de cette institution en l'occurrence son excellence monsieur Ahoussou Jeannot à qui nous adressons nos félicitations et nos vœux de plein succès » s'est-il réjoui.
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Coupeurs de route, microbes et insécurité
Comme cela est de coutume en une telle circonstance, le secrétaire général adjoint a adressé un catalogue de revendications au président en vue d'une amélioration des conditions de vie des travailleurs.
Au niveau sécuritaire, de la sécurité des personnes et du bien, l'Ugtci a salué les efforts du gouvernement à travers des actions d'envergure. Nous enregistrons malheureusement depuis l'an 2018, après le phénomène des coupeurs de route et les enfants en rupture de banc avec la société, une gangrène des plus ignobles, celle de l'enlèvement des enfants assassinés. Nous voulons à ce titre une accentuation de la riposte contre ce fléau qui a créé une psychose au sein de nos populations » a-t-il demandé.
« Nous notons avec un réel pincement au cœur qu'en dépit du taux de croissance économique élevé enregistré par notre pays, le niveau de paupérisation nous interpelle »
Cherté de la vie en Côte d'Ivoire
Il n'a pas oublié la cherté de la vie. « Nous notons avec un réel pincement au cœur qu'en dépit du taux de croissance économique élevé enregistré par notre pays, le niveau de paupérisation nous interpelle. Pour la satisfaction au mieux de nos besoins incompressibles, nous sollicitons de votre bienveillance la revue à la baisse du prix des produits de grande consommation tels que l'huile, le riz, le savon et de bien d'autres. Le coût du transport, de l'eau et de l'électricité sont entre autres réalités »
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Pour lutter efficacement contre cette augmentation exponentielle des prix des produits de première nécessité, l'Ugtci a trouvé « impérieux de mettre en œuvre un système performant de péréquation ayant pour vocation d'amortir les fluctuations et l'inflation des prix tout en procédant au renforcement du contrôle des prix ».
« Les retraités ne bénéficient d'un simple revenu de substitution qui suffit à peine à couvrir leurs charges bien nombreuses »
Il a aussi demandé au président de la République de jeter un regard au niveau des certaines entreprises qui ne respectent pas « le paiement de l'augmentation de salaires ». Il a aussi, à l'occasion dénoncé l'imposition sur les pensions de retraite.
Suppression des impôts sur toute pension de retraite
Il a demandé, au nom de sa centrale, la suppression des impôts sur toute pension de retraite. « Les retraités ne bénéficient d'un simple revenu de substitution qui suffit à peine à couvrir leurs charges bien nombreuses. Aussi l'Ugtci souhaite que toutes les pensions de retraite soient exonérées d'impôt à l'instar des autres pays de l'Uemoa » a-t-il demandé.
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Parlant du secteur informel qui représente, selon lui, 80% de l'activité économique, il a demandé « la mise en place d'un fonds d'appui en faveur des opérateurs détenteurs d'un registre de commerce ». Il est aussi revenu sur des revendications non encore satisfaites. Il s'agit de trois de leurs revendications qui attendent d'être prises en compte. « Il s'agit de 39 agents de la Sicogi, de 400 agents de l'ex Air-Ivoire et des travailleurs des plantations de Toumbokro de Yamoussoukro ».
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