Dans une déclaration du 3 avril 2025, la Coalition pour l'Alternance Pacifique demande une réforme de la CEI et la réintégration de Gbagbo, Soro et Blé Goudé sur les listes.
La réforme de la Commission Électorale Indépendante (CEI) constitue la principale exigence de la Coalition pour l'Alternance Pacifique en Côte d'Ivoire (CAP-CI) à sept mois des élections présidentielles. Dans une déclaration publiée le 3 avril 2025, l'alliance de l'opposition demande « une réforme profonde » de l'organe électoral après avoir analysé la liste provisoire remise le 17 mars.
La déclaration intervient dans un climat de tensions croissantes entre l'opposition et les autorités électorales. La CAP-CI affirme que la remise de la liste électorale s'est déroulée dans un contexte d'intimidation, avec « un impressionnant dispositif de policiers » déployé au siège de la CEI, créant selon elle « un climat de belligérance ».
Un nouvel organe électoral réclamé
Dans sa déclaration, la CAP-CI détaille sa vision d'une réforme institutionnelle profonde. L'alliance exige « la création d'un nouvel Organe en charge des élections » qui serait « constitutionnellement protégé et inscrit dans la Constitution en tant qu'institution indépendante du gouvernement ».
Ce nouvel organe devrait être, selon l'opposition, « régi par une loi organique garantissant son autonomie et définissant un cadre clair en termes de Composition, d'Attribution, de fonctionnement, de budget et de gestion financière ». Une caractéristique essentielle de cette institution réformée serait sa composition, qui exclurait les représentants des partis politiques.
La CAP-CI propose que l'organe soit « composé de membres issus de la société civile et des organisations professionnelles, sélectionnés sur des critères d'intégrité et de compétence », précisant que « les militants de partis politiques ne pouvant en aucun cas en faire partie ». Cette demande représente un changement radical par rapport à la configuration actuelle de la CEI.
La question des personnalités politiques
La réintégration de trois figures politiques majeures sur la liste électorale constitue un autre point central de la déclaration. La CAP-CI « exige la réintégration du Président Laurent Gbagbo, de l'ex-Président de l'Assemblée nationale Soro Kigbafori Guillaume et du Ministre Charles Blé Goudé sur la liste électorale ».
L'alliance dénonce « le refus à ce jour du pouvoir RHDP, de prendre des mesures d'exception pour permettre la réintégration » de ces personnalités, « alors que les Ivoiriens dans leur majorité le demandent ». Cette revendication s'inscrit dans le débat sur l'inclusivité du processus électoral.
La coalition évoque également la situation de son coordonnateur, Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA. La CAP-CI dénonce « une campagne de dénigrement orchestrée » contre lui et « s'oppose fermement à toute tentative d'éliminer Tidjane THIAM […] de la liste électorale sur laquelle il figure aujourd'hui ».
Position sur l'élection présidentielle
Au-delà des questions institutionnelles et des cas individuels, la déclaration de la CAP-CI prend position sur l'élection présidentielle à venir. L'alliance « s'oppose fermement à toute candidature pour un quatrième mandat du Président de la République, ce qui serait anti-institutionnel, tout comme le troisième mandat l'a été ».
Cette position claire sur la question d'un éventuel quatrième mandat présidentiel s'accompagne d'une exhortation au parti au pouvoir. La CAP-CI « exhorte le pouvoir RHDP et ses démembrements à créer un climat politique apaisé, condition indispensable pour garantir un scrutin sans tensions en 2025 ».
L'alliance conclut sa déclaration en rappelant que son objectif est « d'assurer à terme, la victoire à la démocratie, à la justice, à la paix avec une majorité écrasante en vue de permettre la reconstruction d'un État de droit ». Cette vision politique s'inscrit dans un contexte préélectoral qui s'annonce tendu à l'approche du scrutin d'octobre 2025.
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