Mardi gras en Côte d’Ivoire : la culture traditionnelle mise en avant par les tout-petits

Mardi gras Côte d’Ivoire
Mardi gras Côte d’Ivoire

. Partie prenante de la liturgie catholique, cette célébration religieuse, marquant la fin de la « semaine des sept jours gras », était une période émaillée de festivités. Tout se faisait dans l'extravagance, de la nourriture aux tenues vestimentaires. Le dernier jour des réjouissances, appelé Mardi gras était marqué par un défoulement populaire, couronné par un carnaval.
En effet, le Mardi gras est suivi par le mercredi des Cendres et le Carême. Pendant 40 jours, les chrétiens font pénitence pour se préparer à la Pâques.

Mardi gras, de l'extravagance à la sobriété

Au fil des ans, l'extravagance et le carnaval ont laissé place à de simples déguisements et repas copieux en famille, histoire de s'engraisser pour les 40 jours « maigres ». L'accent est plutôt mis sur les enfants, notamment sur les déguisements. En effet, à l'époque, ils enfilaient des déguisements, puis faisaient les portes pour récolter des ingrédients pour la confection des crêpes, repas favoris de la « semaine des sept jours gras ».

Mardi gras en Côte d'Ivoire : la culture traditionnelle mise en avant par les tout-petits

Depuis quelques années en Côte d'Ivoire, la célébration du Mardi gras s'est imbibée dans le calendrier scolaire, notamment dans les établissements du primaire. Au départ, les festivités se déroulaient au sein des écoles privées catholiques. Les enfants étaient pour la plupart, déguisés en leurs personnages préférés (Zoro, Batman, Wonderwoman, Harry Potter, petit chaperon rouge, Mickey Mouse, princesses Disney, Maya l'abeille, entre autres). Peu à peu, ces déguisements occidentalisés ont laissé place à ceux de nos terroirs. Chaque établissement ou classe imposait une tenue, qui pouvait être celle d'un peuple ivoirien ou africain. L'engouement suscité par les élèves des écoles privées catholiques a entraîné les autres dans la danse. Désormais, tous les établissements primaires en Côte d'Ivoire célèbrent le Mardi gras avec ferveur.

Pour casser la monotonie des tenues traditionnelles, les uniformes des différents corps de métiers furent leur entrée dans les déguisements. Sage-femmes, médecins, policiers, ambulanciers, agents de la CIE, agents des eaux et forêts, pilotes, hôtesses de l'air, dentistes, soldats, etc.
Bien que ces accoutrements connaissent un plein succès, les tenues traditionnelles demeurent à l'honneur. Elles reviennent de plus belle.

La culture traditionnelle valorisée

C'est le cas des élèves de l'école primaire catholique Marie Immaculée, située à Angré 8e tranche, cité BCEAO. Pour cette journée de Mardi gras en Côte d'Ivoire, un dress code était imposée uniquement aux enfants de la maternelle. Il y avait notamment, la tenue d'hôtesse de l'air, de pilote, de sage-femme, de médecin et d'infirmier.

Le libre choix était donc laissé à leurs grands frères du CP1 au CM2. Malgré cette liberté, les tenues dominantes étaient traditionnelles. Akan, Malinké, Krou, Mandé, tous les peuples étaient fièrement représentés au sein de cet établissement.

Interrogée, Marlyne, un parent d'élève, présente ce jour au sein de cette école, affirme avec fierté « Tant qu'un dress code n'est pas imposé, je vais toujours habiller mon enfant dans une tenue de chez nous. Je préfère cela aux déguisements tels que Batman, Zoro, entre autres ».

Une autre, qui désire garder l'anonymat, rétorque en disant, « les enfants vont apprendre à aimer ce qui vient de chez eux ».

Au-delà de l'aspect festif de cette célébration, le Mardi gras se lance aussi un défi purement culturel.

Written by Sandrine Kouadjo

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