Menacé de mort Assalé Tiémoko réagit : « ils m’en veulent, pour avoir déconstruit l’un de leurs plus beaux mensonges »

Qui veut la mort d'Assalé Tiémoko et pourquoi ? Le maire de Tiassalé se prononce sur ces menaces de mort et appels au meurtre.

« Je n'ai jamais nié l'existence de la vidéo montrant une personne décapitée ». Les marchands de la mort ne décolèrent pas après moi. Ils m'en veulent à mort, pour avoir déconstruit l'un de leurs plus beaux mensonges sur lequel ils fondaient le plus d'espoir dans leur entreprise de pousser à un affrontement intercommunautaire généralisé.

Par les manipulations et les rumeurs fabriquées sur le terrain, ils ont poussé de paisibles populations qui vivaient ensemble depuis des décennies, à s'affronter au fusil et à la machette, avant de relayer et de grossir les faits sur les réseaux sociaux avec des mots mortellement chargés.

, , Tehiri, , , , , … n'ont pas été à la hauteur de leurs attentes. Les liens entre les populations ayant été, heureusement, plus forts que l'appel du sang.

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M'batto apparaissait alors comme l'opération de la dernière chance puisque l'information sur la rencontre entre le président Bédié et le président , prévue pour le 11 novembre, circulait depuis le dimanche 8.

Les 9 et 10 novembre, la ville de Mbatto s'est donc embrassée à travers des affrontements entre communautés, au calibre 12.
Dans la nuit du 9 au 10, puis toute la journée du 10, les marchands de la mort, sur les réseaux sociaux ont mis le paquet avec leur service après mort.
« prions pour Mbatto, les Agni sont massacrés avec des armes de guerre, des armes lourdes, plusieurs dizaines de morts ».
« M'batto, des scènes horribles, les Agni massacrés, découpés à la machette, Ivoiriens réveillez vous ».
« M'batto rayé de la carte, la population massacrée, déjà 34 morts, des gens décapités ».
« M'batto, petit Rwanda, 38 morts, 12 disparus 120 blessés, c'est un génocide « .
« M'batto, les Agni découpés en petits morceaux comme des animaux, des corps sans tête partout . Ivoiriens levez vous où ce sera votre tour, demain ».

Qui n'a pas vu ces publications accompagnées de photos et d'une vidéo montrant une personne décapitée, d'une liste de 34 personnes dont 30 Agni et 4 noms à consonance nordique comme étant, alors même que les affrontements se poursuivaient, la vidéo et la liste des personnes massacrées à Mbatto ?

Malade et au repos, j'ai vu toutes ces publications et l'emballement sur les réseaux sociaux .
J'ai alors décidé de vérifier tout ça en passant des coups de fil à des personnes ressources sur le terrain (présidence de la jeunesse communale, responsable socio-culturel de la mairie, le maire lui-même, la présidence de la jeunesse malinke, le préfet du département, la chefferie locale, l'hôpital général, la direction départementale de la santé…).

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Toutes les personnes ressources interrogées ont reconnu qu'il y avait eu des affrontements le 9 puis pendant toute une partie de la journée du 10. En revanche, elles ont réfuté et la vidéo de décapitation et le nombre de morts qui circulait sur les réseaux sociaux.

C'est donc sur la base d'informations concordantes venant de plusieurs sources identifiables sur le terrain, que j'ai fait une publication pour démentir une partie de tout ce qui était écrit sur Mbatto en disant :

1/ Que la vidéo de décapitation qui circule sur les réseaux sociaux, n'est pas liée aux événements de Mbatto.
2/ Qu'il n'y a pas eu 34 ou 38 morts à Mbatto, mais plutôt 3 morts et une trentaine de blessés dont deux cas graves.
3/Que les affrontements ont eu lieu au fusil calibre 12 et non avec des armes lourdes.

48 heures plus tard, quand j'ai eu le rapport médical établissant le bilan provisoire, je l'ai publié.
Ce rapport médical a établi le bilan à 6 morts dont 5 par balles et un décédé des suites d'une hernie étranglée. Ce sont les deux blessés graves dont j'ai parlés dans ma première publication qui sont décédées 24 heures plus tard, faute d'avoir pu être évacués en raison des routes barrées.
Et j'ai précisé que selon mes confrères de , c'est plutôt à Daoukro et non à Mbatto, qu'une personne aurait été décapitée.

Les dimanche 15 et jeudi 19 novembre, d'abord en direct sur et ensuite sur RTI1, j'ai appelé le parquet d'Abidjan à rechercher et à faire juger toutes les personnes, quel que soit le camp auquel elles appartiennent, qui seraient impliquées dans les tueries gratuites auxquelles on a assisté dans plusieurs villes et j'ai même insisté sur le cas de ce jeune homme décapité à Daoukro.

D'où vient-il donc qu'après tout ça, des gens tapis dans l'ombre ou à visage découvert, fassent pleuvoir des menaces de mort depuis plusieurs jours sur la tête d'un journaliste professionnel qui n'a fait que son travail.

Pourquoi menacer un journaliste de mort en faisant croire sans apporter la moindre preuve, qu'il aurait nié l'existence de la vidéo de décapitation ? On me menace de mort par appels téléphoniques, sous des publications, par messages privés, on multiplie des publications sur ma personne sur des pages liées à des partis politiques, sur des plate-forme, avec le même mensonge répété.

Tout se passe comme si, par ma publication, j'avais mis fin à une opération planifiée qui devrait déboucher sur quelque chose qui était fortement attendue. Désolé les gars, tout ce que j'ai écrit est vrai. Vous devriez, si vous étiez les démocrates que vous prétendez être, me féliciter pour mon professionnalisme, au lieu de chercher à me décapiter pour un crime que je n'ai pas commis.

Written by Assalé Tiemoko

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Revue de la presse malgache du 23 novembre 2020