Jean-Paul Pougala : « L’Africain naît-il un génie, mais meurt un idiot ? »

L'Africain naît-il un génie, mais meurt un idiot ? Jean-Paul Pougala nous plonge dans une analyse du génie africain qui n'est que manifeste dans l'enfance.

Si tu ne connais pas ce mot de passe, il faut te taire, et tu laisses parler les anciens.

Cette image me rappelle combien d'heures nous avons passées à créer notre propre voiture en bambou, notre patin de bois, notre maison de feuilles de palmiers etc. On n'attendait pas qu'on nous offre un jouet, parce que nous les fabriquions nous-même.

Devenu grand, je voulais fabriquer les même bicyclettes pour vendre, on m'a répondu que je n'étais pas ingénieur en mécanique.

Avec le même activisme que nous avions à 7 ans, pour fabriquer tout ce que qu'on rêvait avoir, lorsque j'ai eu l'âge et les moyes de les fabriquer pour vendre, on m'a répondu que j'étais un économiste et non un technicien.

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Et je me suis alors demandé et je me demande encore aujourd'hui : où sont donc passés nos techniciens ? Où sont passés nos ingénieurs ? Où sont passés nos inventeurs ? Des questions restées toutes sans réponse.

L'africain est né créatif. L'enfant africain, la pauvreté aidant, dès 6 ans, observe mieux son environnement pour en inventer son propre jeu, ses propres thèmes de divertissement. Mais à partir de 10 ans, l'abrutissement de l'église, de la mosquée et le suivisme véhiculé et entretenu par le système éducatif calqué sur l'Europe, font de lui un simple assisté.

Une fois adulte, il devient une sorte de zombie, un vagabond sans destination précise, tel un mort-vivant sortant d'une tombe millénaire à la recherche d'on ne sait quoi, sur une terre où il sera jusqu'à sa mort un simple étranger.

Il devient un être sans idéal, sans projet. Si vous lui demandez, c'est quoi son rêve ? il vous répondra que c'est d'avoir une voiture et non de la construire, c'est d'avoir une maison et non de la bâtir, c'est de vivre dans une belle ville comme New-York ou et non de construire son propre village, sa petite agglomération portant son nom.

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Il ira dans sa ville de rêve : , New-York, Londres, Berlin passer toute la partie la plus importante de sa vie, la partie active d'où il se croira un génie de tous les sujets regardant l' où il a laissé toutes ses possibilités de s'affirmer comme être humain, pour aller être l'ombre de lui-même au service d'un patron blanc.

Et le pire dans tout cela c'est qu'il n'aura même pas l'intelligence de comprendre qu'il a tout vu faux dans sa vie, il a tout fait faux, par un tel choix d'expatriation, de désertion du théâtre des vrais enjeux pour une vie comblée.

Non content, et toujours frustré et dans l'incapacité de faire le moindre méa-culpa, la plus petite auto-critique, il traduira sa déchéance en se montrant arrogant et insultant contre ceux restés au pays pour réaliser leurs propres rêves de vivre en vrais protagonistes sur la terre de leurs ancêtres. Il va leur expliquer qu'ils vivent mal, qu'ils doivent exiger la démocratie, la bonne gouvernance, que ce n'est pas normal qu'on vivent sans électricité, que ce n'est pas normal qu'on paye l'hôpital, oubliant de fait que chaque moi, on coupe à la source, la moitié de son salaire, pour financer tous ces services qu'il croit, gratuits.

Une fois devenu grand, à cet intellectuel africain, sur qui on comptait pour développer son pays, son village, il lui manque jusqu'à la toute petite intelligence pour comprendre qu'on ne peut pas choisir de faire à temps plein, le fonctionnaire français, belge ou américain et en même temps, mener une révolution en Afrique, à temps partiel. C'est un ancien génie devenu un idiot.

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Cette feuille de manguier, coupée comme cela veut dire beaucoup pour des millions d'enfants africains, car c'est le début même du développement de leur intelligence. Un vrai mot de passe pour africains avertis.

Le seul fait de voir cette image, fait éprouver une émotion très forte que celui qui ne sait pas ce que c'est ne pourra jamais comprendre. Elle devient d'autant plus forte que je vois le fossé de l'intelligence que nous avions à cet âge et l'idiotie généralisée de tous ces anciens « enfants génies » devenus aujourd'hui des adultes, des parents.

Aujourd'hui, en Afrique, la religion (chrétienne et musulmane) et le système dominant prédateur, ont fait en sorte que les parents sont devenus plus idiots que leurs enfants, mettant Dieu dans toutes les sauces.

Je comprends dès lors que nous étions aussi intelligents à 6-7 ans parce que le système dominant n'avait pas encore mis en œuvre sur nous sa ma œuvre de manipulation visant à l'infantilisation.

Et souvent, puisque celui qui est idiot ne sait pas qu'il l'est, je me pose la question embarrassante : dans tout ça, combien moi-même suis- je bête sans m'en rendre compte ?

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Written by Jean-Paul Pougala

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