La justice a commencé le 9 avril 2021, à entendre le général Poncet, chef de la force Licorne dans le procès du bombardement de Bouaké.
« J'espère que je pourrais apporter les réponses qu'elles attendent depuis 17 ans », indique le général Poncet, avant de dérouler lui-même les questions. « D'abord qui sont les auteurs ? On le sait, même s'ils ne sont pas dans le box. L'ont-ils fait sciemment ? Oui. Mais pas de leur initiative, donc qui sont les donneurs d'ordres ? »
« D'abord, liste le général, le colonel Mangou qui commandait les opérations sur le terrain et son adjoint de l'armée de l'air, Séka Yapo. Autour d'eux, il y avait les radicaux rassemblés autour de Simone Gbagbo, le conseiller Défense Kadet Bertin, le président de l'Assemblée nationale Koulibaly et celui du FPI Affi N'Guessan, identifiés comme des extrémistes en termes de résolution de cette crise. »
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« Mais pourquoi, poursuit le général, un ordre aussi insensé ? » Pour lui, l'offensive loyaliste avait « totalement échoué », et les radicaux, après la disparition du chef d'état-major étaient « paniqués » à l'idée d'un coup d'État. « D'où une défense paranoïaque, dit-il : quoi de mieux que désigner un nouvel ennemi pour cacher l'échec ».
« Cela aurait pu marcher » pointe le général, notamment, « du fait des 8 000 ressortissants sur place, soit « autant d'otages possibles », comme avait menacé Mangou ». « Mais ils n'avaient pas pris en compte le caractère du président Chirac et la réactivité de nos unités », dit-il.
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Enfin, « y a-t-il eu complot pour faire faire une grosse bêtise à Laurent Gbagbo, que je ne considère pas comme donneur d'ordre ? », interroge le général. Il évoque alors un entretien en juin 2005 « Gbagbo m'a dit : vous connaissez assez bien l'Afrique pour savoir qu'un chef Bété assume les décisions de ses subordonnées. » Quant à une éventuelle manipulation française : « Si on avait voulu renverser Gbagbo ou lui tendre un piège, on s'y serait sans doute pris autrement », soutient le général