Ouattara annonce la réduction des bureaux de vote : Jean Bonin réagit, « il démontre à ceux qui doutaient que la CEI est bien à ses ordres »

Jean Bonin, président du FIER
Jean Bonin, président du FIER © Crédit Photo DR

Jean Bonin, Porte-parole d'Affi, candidat du FPI, réagit à l'annonce du président Ouattara de réduire des bureaux de vote.

En cette période électorale M. Ouattara multiplie les interviews, mais également les… bourdes. Analysons.

Dans une interview accordée au Journal Du Dimanche (), un hebdomadaire français, s'immisce dans les affaires internes de la en informant le peuple ivoirien, par ce canal, qu'il a décidé de réduire le nombre de bureaux de vote de 22.000 à 10.000. Je le cite “nous avons réduit le nombre de bureaux de vote de 22.000 à 10.000. Les forces de l'ordre seront chargées de les surveiller”.
Comment peut-il piétiner de façon si flagrante le Code électoral qui, pourtant, dispose en son article 21 que “… Le nombre et les lieux de bureaux de vote sont fixés par décret pris en Conseil des ministres, SUR PROPOSITION de la Commission chargée des élections”.
Cette décision « impériale » et autocratique de M. Ouattara appelle de ma part deux (2) observations substantielles :

1 – LA RÉVÉLATION DE CE QUE LA COMMISSION ÉLECTORALE N'A « D'INDÉPENDANTE » QUE LE NOM
Il y a trois (3) jour le gouvernement annonçait qu'il était disposé à offrir au PDCI un siège de vice-président à la CEI et un cinquième siège à l'opposition.

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À quel titre, et en vertu de quelle disposition légale ou réglementaire, un président-candidat peut-il décider, d'autorité, et nonobstant les dispositions pertinentes du Code électoral qu'il octroiera des siè et un poste de vice-président à la CEI alors même que les postes sont électifs dans cette Commission Électorale dit « indépendante ». M. Ouattara aurait voulu démontrer qu'elle cette CEI est à ses bottes qu'il ne s'y prendrait pas autrement.

Aujourd'hui, M. Ouattara nous apprend dans le JDD qu'il a encore, d'autorité, décidé de la suppression de 12.000 bureaux de vote. Rien que ça ! En prenant une telle décision, qui légalement devrait résulter d'une proposition de la CEI, M. Ouattara démontre à satiété à ceux qui doutaient encore de la partialité de la CEI et de l'emprise totale qu'il a sur cette institution électorale, que celle-ci est bien aux ordres, comme l'est de même le , dont le secret des délibérations est connu longtemps avant même les délibérations.

2 – L'IMPACT ET L'EFFICACITÉ DU MOT D'ORDRE DE LA DÉSOBÉISSANCE CIVILE
Contrairement à ce qu'il claironne , le mot d'ordre de désobéissance civile lancé par l'opposition a eu pour conséquence que de nombreux électeurs n'iront pas cautionner un scrutin illégal en se rendant aux urnes. C'est un constat d'échec pour ce pouvoir qui est contraint de réduire de moitié le nombre de bureaux de vote à l'occasion d'une élection . Une première en Côte d'Ivoire. Ce pouvoir souffrira d'un déficit manifeste de légitimité s'il persistait dans sa dynamique macabre de passage force.

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En réduisant le nombre de bureaux de vote de plus de la moitié il prive subséquemment des millions de nos concitoyens de leur droit constitutionnel de choisir leur président. Comment, dans de telles conditions, pourraient-ils reconnaître un président qu'ils n'ont pas eu l'occasion de choisir ?

Si cette décision de réduction du nombre de bureaux de vote est indiscutablement un échec pour le pouvoir , c'est au contraire un succès éclatant pour l'opposition qui, par son appel à la désobéissance civile, a contraint le pouvoir à prendre une telle mesure pour espérer se donner des chances (minimes) d'organiser et sécuriser un scrutin partiel et partial.

M. Ouattara a beau minimiser l'impact de la désobéissance civile sur le déroulement du processus électoral, en affirmant que seules 23 sous-préfectures sur 500 que compte la Côte d'Ivoire ont été touchées, les faits sont là, têtus.

Dans une autre interview au journal français Le Monde, M. Ouattara nous a également informé de ce qu'il modifierait la Constitution une fois élu. Il ne dit pas qu'il la soumettra au peuple par référendum. Il ne dit pas non plus qu'il proposera au parlement un projet de loi de révision de la constitution. Je le cite “… après l'élection je modifierai la Constitution pour balayer tous ces gens-là ».

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Peut-être prendra-t-il, comme il en a désormais l'habitude, une simple ordonnance pour modifier notre loi fondamentale. Il l'a fait le 3 avril dernier avec le code électoral, nonobstant une loi d'habilitation qui l'y autorise expressément. La Côte d'Ivoire, de fait ,est devenue la propriété privée d'un suzerain qui la régente selon ses humeurs, au jour le jour. C'est inacceptable.

C'est avec une telle CEI et un tel Conseil Constitutionnel que certains souhaiteraient que l'opposition prenne part à la mascarade électorale en cours. Non ! Mais de qui de moque-t-on ?

Written by Jean Bonin

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