Régionales 2023 dans le Nord: le PPA-CI explique sa stratégie

Pour les élections régionales, le PPA-CI aligne pour 22 candidats sur 31 attendus. Cette stratégie a été explique par Koné Katinan ce 27 avril 2023.

𝗜. 𝗟𝗘 𝗣𝗣𝗔-𝗖𝗜 𝗘𝗡 𝗠𝗢𝗨𝗩𝗘𝗠𝗘𝗡𝗧

• 𝗟𝗮 𝘀𝗶𝘁𝘂𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗻𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗶 𝗮𝘂 𝟯𝟭 𝗺𝗮𝗿𝘀 𝟮𝟬𝟮𝟯 𝘀𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘁𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘁 :

– Nombre de fédérations : 254

– Nombre de comités de base : 20.009

– Nombre de militants inscrits dans la base de données : 478.582

– Nombre de militants minimum statutairement attendus : 680.000

– Taux de militants enrôlés : 70,38%

Le parti connait une bonne dynamique de progression et ambitionne de couvrir tout le territoire national et avoir une présence très remarquée dans la diaspora. C'est fort de cette dynamique que le aborde les échéances électorales.

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• 𝗦𝗶𝘁𝘂𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗮𝗻𝗱𝗶𝗱𝗮𝘁𝘂𝗿𝗲𝘀 𝗱𝘂 𝗣𝗣𝗔-𝗖𝗜

En ce qui concerne les élections régionales, le PPA-CI aligne pour le moment 22 candidats sur 31 attendus. Soit un taux de candidatures de 71%. L'on remarquera que le PPA-CI ne sera présent que dans deux régions du Nord : le Hambol et le Poro.

En ce qui concerne les élections municipales, le PPA-CI présente des candidats dans 129 communes sur 201 communes attendues. Soit un taux de couverture de 64%.

En ce qui concerne la couverture nationale, le PPA-CI a réussi à placer quelques candidats dans certaines régions du Nord. L'on retiendra :

– Région du Boukani : 03 (Bouna, Doropo, Nassian)

– Région du Folon : 01 (Kaniaso)

– Région du Hambol : 07 (Boniérédougou, Dabakala, Foumbolo, Fronan, Katiola, Niakara, Tafiré)

– Région du Kabadougou : 03 (Madinani, Odiénné, Seydougou)

– Région du Poro : 03 (Deguiémé, Komborodougou, Korhogo)

– Région du Worodougou : 02 (Kani et Séguéla)

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Soit un total de 18 sur un total de 78 communes au Nord. L'on remarquera une faible présence de candidatures du PPA-CI dans les communes du nord de la Côte d'Ivoire. Cet état de fait s'explique par plusieurs facteurs dont deux sont les plus déterminants.

La première explication est que, malgré la chanson à l'unisson d'une Côte d'Ivoire réconciliée après la crise de la rébellion et de la crise post-électorale, la fracture socio-politique reste encore forte. Cette situation aidant le régime du RHDP, qui a assis toute sa stratégie de conservation du pouvoir comme naguère, il avait fait pour la conquête du pouvoir sur les antagonismes régionaux et religieux, il accorde très peu d'intérêt à une réconciliation vraie qui serait de nature à résorber définitivement ces antagonismes, très dangereux pour la cohésion sociale, dans un contexte sous-régional très volatile. Des questions de fond sur la réconciliation nationale restent posés.

Le second facteur explicatif de la faible présence de candidats du PPA-CI est l'institutionnalisation de la violence comme mode de conservation du pouvoir par le RHDP. Cette violence se manifeste sous deux formes : physique et morale. La violence physique se caractérise, d'une part, par l'interdiction d'accès ou d'organisation de manifestations politiques en faveur du PPA-CI dans certaines localités du Nord. Le mois de février dernier, ces actes ont été menés contre le Vice-Président Stéphane Kipré dans la région de Séguéla, notamment à Kani, à Tiéso. Les auteurs de ces actes de violence, forts de l'impunité qui leur est accordée, ne s'en cachent même pas. En 2021, pendant la période élections législatives, le Fédéral de notre groupement politique EDS, le camarade Boua Charles, instituteur au moment des faits à Séguéla, a été enlevé puis bastonné et laissé pour mort avec une mâchoire brisée. Evacué d'urgence à Abidjan, il avait été admis en hospitalisation pendant 12 jours dans les services d'ORL du CHU de Treichville.

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Cette violence visible est accompagnée d'une autre forme de menace, celle-ci invisible, mais assurément très dissuasive. Il s'agit de la menace sur les postes administratifs de tous les cadres du Nord qui osent afficher leur appartenance au PPA-CI ou à tout autre parti de l'opposition. La théorie du « tabouret » s'applique implacablement à nos cadres. Même ceux du secteur privé ou du secteur tertiaire, notamment les opérateurs économiques, préfèrent militer dans l'ombre.

Dans la même veine, beaucoup, de cadres du parti se trouvent dans le dénuement total du fait des mesures de rétorsion à relents politiques qui ont été prises contre eux depuis 2011 : gel de leur compte, licenciement abusif, non accès aux fonctions supérieures de l'Administration, et le décès de nombreux cadres qui ont laissé dans certains endroits des vides que le nouveau parti travaille à combler.

En définitive, cette situation relève beaucoup plus du recule démocratique que notre pays connait depuis 2011. Elle démontre la fragilité de la cohésion sociale alimentée par des clichés dont se sert abondamment le pouvoir RHDP pour assurer un contrôle total sur la vie politique nationale. Cependant, le PPA-CI est décidé à briser cette muraille psychologique que le pouvoir maintient contre les régions du Nord. C'est pourquoi, il se félicite des candidatures qui sont dégagées dans cette région et leur apportera tout son soutien. La date de clôture officielle de dépôt des candidatures n'étant pas encore échue, le parti encourage tous ceux qui ambitionnent de porter ses couleurs dans les localités non encore pourvues de candidatures PPA-CI de le faire.

Dans un autre registre, le PPA-CI et le Président , ont donné un sens pratique à l'ouverture du parti aux jeunes. Ainsi, comme l'on peut relever une bonne représentation de la jeunesse dans la liste des candidats retenus. Par ce choix, le Président Laurent GBAGBO lance le processus de renouvellement de la classe politique dans son parti. Cependant, malgré la priorité accordée aux candidatures féminines, le parti regrette une faible mobilisation des femmes pour les candidatures. Le PPA-CI, qui a érigé la promotion de la femme dans le débat politique, travaillera davantage sur cette question afin de booster l'intérêt de la population féminine au débat et à l'action politique.

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En définitive, après seulement un an d'existence, notre parti affiche de grandes ambitions et notre présence à ces élections constitue une preuve remarquable de son dynamisme. Il reste cependant évident que la réconciliation nationale, que les différentes phases du dialogue politique, tentent de construire, restent encore un vaste chantier qui nécessite une attention prioritaire. Malheureusement, cela ne semble pas mouvoir le gouvernement ivoirien, celui qui a l'entière responsabilité de conduire ce processus de réconciliation. Le bilan mitigé de la dernière phase du dialogue politique en constitue la meilleure illustration.

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