Sommet CEDEAO sur la Guinée : ses nouvelles sanctions contre Conakry ce 16 septembre 2021

De nouvelles sanctions contre Conakry ? La CEDEAO se réunit ce 16 septembre 2021 à Accra, en sommet pour statuer sur le cas de la Guinée.

La semaine dernière, l'organisation sous-régionale avait suspendu le pays de ses instances. Ira-t-elle plus loin ce jeudi en sanctionnant directement le pays ? L'hypothèse est sur la table. Pour les aider à trancher, les chefs d'États ouest-africains auront entre leurs mains le rapport de la mission qui s'est rendue sur place vendredi dernier.

Dans leur rapport de mission, les émissaires de la Cédéao formulent plusieurs recommandations. D'abord que la transition soit civile ensuite qu'elle soit courte. Les membres de la mission étaient divisés sur sa durée, certains plaidant pour une transition rapide de 6 mois, d'autres pour une parenthèse d'un an. « Mais tout le monde est d'accord qu'on ne doit pas dépasser les 12 mois », assure hors micro un des membres de la mission.

Parmi les autres recommandations figurent la libération des prisonniers et en particulier celle du président déchu . Ces préconisations seront au centre des débats ce jeudi. Les chefs d'État choisiront-ils en parallèle de sanctionner le pays comme ils l'avaient fait l'an passé pour le Mali après le 1er coup d'État ? L'hypothèse est sur la table mais la question semble faire débat.

Rappelons que les militaires qui ont pris le pouvoir en ont ouvert le mardi 14 septembre 2021, quatre jours de consultations tous azimuts pour définir le contenu d'une transition censée ramener les civils à la tête du pays, à une date inconnue.

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Jusqu'à vendredi vont se succéder auprès des putschistes les chefs des partis puis ceux des confessions religieuses mardi, suivis par la société civile, les diplomates étrangers, les patrons des compagnies minières ou encore les syndicats d'ici à la fin de la semaine.

Cette nouvelle phase cruciale pour l'avenir de la Guinée, après les mesures de l'immédiat après-putsch, s'ouvre dans une complète incertitude sur les plans de la junte et sa faculté à surmonter une multitude d'obstacles majeurs, qu'il s'agisse du délabrement du système politique, de la multiplicité des intérêts particuliers, des possibles rancoeurs ou encore d'une corruption réputée omniprésente.

Les forces spéciales commandées par le lieutenant- ont déposé le 5 septembre le président Alpha Condé, aujourd'hui retenu captif.

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Leur opération, menée en quelques heures au prix présumé d'une dizaine ou une vingtaine de morts, a suscité des scènes de liesse chez des Guinéens exaspérés par la pauvreté, l'accaparement des revenus tirés des vastes ressources minières, le clientélisme et la répression des libertés.

M. Condé, réélu pour un troisième mandat en octobre 2020 après des mois de contestation meurtrière, s'était enfermé dans un exercice de plus en plus solitaire et autoritaire d'une présidence à la légitimité abîmée, selon les analystes.

Written by Karine Kamatari

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