Stéphane Kipré invite les militants pro-Gbagbo à établir la démocratie pour sauver le multipartisme face au RDR en Côte d'Ivoire.
Même si la constitution ivoirienne admettait l'existence de plusieurs partis politiques, c'est véritablement le 30 avril 1990 que le retour du multipartisme fut acté dans notre pays.
Qu'il me soit permis en ce jour anniversaire de rendre hommage à tous ces hommes et femmes qui se sont battus afin que les ivoiriens aient le droit de librement choisir leur parti politique. La lutte pour la reconquête des libertés individuelles et publiques ne fut pas de tout repos. C'est au prix des larmes, de la sueur et quelques fois du sang du peuple que ces libertés furent acquises. Ainsi ce 30 avril 1990, les libertés d'association, de réunion aussi bien politique que syndicale et la naissance de la presse indépendante marquèrent le renouveau politique dans notre pays la Côte d'Ivoire
Aujourd'hui 30 avril 2020, quel bilan pouvons-nous faire de ces libertés si durement acquises ?
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30 années après l'avènement du multipartisme, les partis politiques d'oppositions sont encore empêchés de s'exprimer librement, la justice est instrumentalisée contre les opposants. 30 ans après, les médias d'État sont caporalisés par le pouvoir tandis que la liberté d'expression est constamment fouettée et que la presse indépendante est muselée par des condamnations fantaisistes et arbitraires.
Que dire alors d'une Assemblée Nationale monocolore, d'une commission électorale aux ordres et d'une constitution et d'un code électoral taillés sur mesure pour et par le pouvoir ? Ne parlons même pas de notre armée qui a été noyée par des milices proches du pouvoir. Quel bilan devons-nous faire quand les traités internationaux ne sont applaudis que lorsqu'ils vont dans le sens du pouvoir et que des ivoiriens sont contraints à l'exil ?
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Le multipartisme était le moyen et la démocratie le but. Force est cependant de reconnaitre que la démocratie est constamment endeuillée par les coups que lui porte avec rage et colère le pouvoir en place.
C'est dans cet environnement que nous devons aller aux élections en octobre 2020. Dans des conditions où tout est réuni contre nous, devons-nous simplement nous lamenter et pleurer l'assassinat du rêve démocratique qui sous-tendait le retour du multipartisme ? Je pense que non.
Aujourd'hui plus que jamais, nous devons empêcher que la démocratie qui agonise ne soit définitivement enterrée par le régime du RDR. La présidentielle de 2020 est l'ultime occasion de ramener notre pays dans le droit chemin par le retour de la démocratie et donc la sauvegarde des libertés individuelles et collectives.
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C'est notre responsabilité face à l'histoire et aucun sacrifice ne sera de trop pour accomplir notre mission. Aucune dictature n'est assez solide pour contrarier éternellement les rêves de libertés d'un peuple déterminé et solidaire.
Ensemble, rétablissons la démocratie pour sauver le multipartisme.
