« Achi Patrick, l’homme qui a le profil le plus idoine pour succéder à Ouattara »

« La mort qui rend lucide : dans la tête de Ouattara », une analyse d'Omar Sanson qui selon lui Achi Patrick, est l'homme qui a le profil pour succéder à ADO.

Il est des moments où nous sommes mis en minorité dans notre propre perception des choses. Sont de ceux-là, l'attitude des militants suite à la de Gon. Jamais je n'ai vu « mes amis » faire autant bloc pour une décision. C'est celle de s'en remettre directement à Ouattara dans la succession pour les joutes électorales de 2020. Cela pourrait paraitre paradoxale pour des gens qui il y'a seulement quelques heures disaient ouvertement à Gbagbo et Bédié de se mettre en berne s'il ne voulaient « pas gâter leur nom », après la volonté du docteur de se mettre en retrait. Puis tout à coup, mourut Gon.

Alors qu'on s'attendait à ce que les militants RDR fassent la promotion des potentiels successeurs sur la liste des probables présidentiables, tout le monde s'en remet à Ouattara. Cela pourrait paraitre illogique. Mais je pense que de mémoire d'apprenti critique, nous n'avons jamais été autant fier d'eux pour leur lucidité. Cette clairvoyance prend sa source dans cinq éléments. La première raison, c'est la prolifération de jeunes technocrates aguerris mais moins politiques sur le plan national.

Beaucoup d'hommes l'ignorent Ouattara a « dosé » pendant dix ans, des ministres et des conseillers politiques, d'autres amicaux, et enfin une frange de technocrates maitrisant parfaitement leur département. Sont de ceux-là, Amadou Koné au niveau des transports qui a restructuré entièrement la , Abou Dramane Cissé a fait tache d'huile lors de l'identification des arriérés de la dette intérieure de 2005 à 2015, et aussi et surtout le jeune Moussa , un expert beaucoup sobre. Malheureusement, aucun de ces trois, bien que pouvant entièrement défendre un dossier au , ou face à des hommes d'affaire n'a le profil parfait pour hériter de Ouattara.

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Ils sont plus techniques, experts dans leur domaine que politiciens. Difficile donc d'avoir l'assentiment des militants dans leur entièreté. En conclusion ce groupe a le profil presque parfait, mais pas totalement. Si à coté de Gon, la promotion de deux autres technocrates avait été faite, le RDR ne serait pas aujourd'hui dans l'impasse. La seconde, c'est l'énigme Achi Patrick. Voilà probablement l'homme qui a le profil le plus idoine pour succéder au président Ouattara. Beaucoup l'ignore. Mais depuis plus de trois trimestres, Ouattara avait presque levé la main sur les manettes. Gon s'en était saisi et l' homme de main de Gon n'était autre que .

Travailleur chevronné, l'homme maitrise la quasi-totalité des dossiers en cours d'exécution ou à venir. Politiquement, il peut jouir d'un processus de recadrage accéléré. Concernant l'éloquence, il est le premier de la classe. Malheureusement, l'unique et grand bémol à son niveau est une gangrène, une brèche nationale qu'aucun président ivoirien depuis l' n'a pu colmater : l'Etat-Nation, le dans le communautarisme qui a engendré la méfiance interethnique. En sortant de l'hypocrisie, nous pouvons dire à haute voix que la fusion, l'homogénéité découlant d'un processus voulu n'a jamais existé dans ce pays. Parce que d'Houphouët à Ouattara, personne n'a pensé à trouver le meilleur mécanisme pour faire taire en nous « l'ethnicisme ».

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Petite anecdote : Il y'a quelques semaines, l'un de nos collègues a suggéré au cours d'une réunion que nous affichons désormais nos noms devant nos bureaux. Il y'a un autre qui a rétorqué que si nous le faisons, les bété en rentrant dans la salle se dirigeraient directement vers MME Koukougnon, les Wobè vers M. Faé, les vers M. Ezoua et les vers M. Karamoko. Nous n'y avions pas cru. Pour lui donner tort, j'ai pris soin d'ouvrir un carnet récapitulatif selon les visiteurs reçus. Deux mois après, le résultat était net : 97% de vérités dans ses prédictions. Chaque prestataire se dirigeait vers le nom qui coulissait avec son ethnie. Dans ce pays, nous pouvons être amis, collègues, complices et même mariés avec l'autre.

Mais lorsqu'il s'agira de s'aligner au cours d'un choix à opérer, nous le ferons à 75% derrière l'homme de notre ethnie. Alors « avec quel langage convaincre des analphabètes (et même des docteurs) que l'autre qui n'est pas nous, bien qu'étant parmi nous doit désormais être nous, et mériter notre voix en moins de trois mois ? » Voilà le socle sur lequel repose l'énigme Patrick Achi. Sinon, quoi qu'on dise, il est le candidat parfait sur le plan de la maitrise des sujets, là ou les a laissés. Dommage, ce sectarisme a encore de beaux jours devant lui (nous précisons qu'il se rencontre dans tous les groupes ethniques et partis politiques de la C.I. nous disons bien partis politiques à ne pas confondre avec associations de plaisantins).

La troisième c'est le rôle premier de l'instruction, de l'école, de la culture, du soin de notre image, de notre langage, lorsque nous atteignons un niveau de responsabilité. Pourquoi avant même l'enterrement de Gon, Ouattara et les militants ne se sont pas automatiquement rués vers le probable plan B et faire block derrière lui, sachant qu'il est aimé, adulé, fin politicien ? parce que pour une fois, j'ai été fier des militants RDR, personne ne veut confier le parti à un ou une candidate susceptible de le conduire vers un avenir incertain.

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Il ou elle n'a pas l'art technocratique des premières cités, il (elle) ne rentre pas dans le moule des Patrick Achi, encore moins atteindre Gon dans l'efficacité professionnel. Certains diront mais Houphouët avait quel niveau ? sauf que nous ne sommes plus en 1950. Le président ou la présidente 3.0 qu'il faut à ce pays en 2020, c'est celui capable d'aller s'asseoir en face de ou Trichet pour défendre point par point un dossier dans l'intérêt des , tout en insistant sur les effets collatéraux d'un projet sur le plan psychologique, social et économique des ivoiriens. Malheureusement, pendant plus de 10 ans, ou 15 ans pour certains, la formation, la qualité des fréquentations, le soin d'image, la retenue dans la parole n'ont pas été parmi les soucis de certains collaborateurs présidentiables de Ouattara. Il est évident que chacun des lecteurs pense à quelqu'un.

Mais toutes confusion avec X ou Y engage la responsabilité de l'auteur de la confusion. Il existe aujourd'hui des partis politiques où les « accompagnateurs du boss » sont politiques, harangueurs de foule, et bien cultivés, brefs, remplissant tous les critères définitoires recherchés aujourd'hui par Ouattara pour atténuer ses nuits blanches. Malheureusement… A travers donc X ou Y, ce paragraphe s'adresse à nous tous. Puisque nul ne sait de quoi demain sera fait, même les virgules que nous plaç dans nos commentaires doivent être soigneusement réfléchis, que dire alors de nos fréquentations et de nos banditismes ? Au-delà de nos avantages éphémères : maison, voiture, salaire, allons à l'école. Il existe des centaines de structures de formation et de perfectionnement. Apprenons à nous en appropriés pour que demain lorsqu'il s'agira de nous choisir comme un plan B, nous ne soyons littéralement zappés comme le font aujourd'hui les militants RDR au profit de Ouattara.

Et ironie du sort, certains au sommet de l'Etat « s'auto-zappent ». Nous rappelons que ces derniers avaient crié à qui voulait l'entendre que même si Ouattara montrait un âne pour 2020, il s'en remettrait à son choix. Nous parions que quel que soit la fumée blanche, si elle n'écrit dans le ciel , les poudres de cendre de la case pourraient éclabousser toute la terre, tellement les contestations seront de mise. Les quatrième et cinquième raisons c'est la responsabilité de Ouattara lui-même et la méchanceté des cadres (Nous en discuterons dans le groupe privé lors de l'analyse de la lettre du jour, ko banque des militants tchrrrr !!!!) Ce billet pourrait souffrir de la connotation de caricature. Loin de là notre intention.

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Et si tel était le cas, à la mort de Gon, au lieu de se diriger automatiquement vers les probables plan B, pourquoi les militants se sont rués sur Ouattara ? Pourquoi Ouattara lui-même continue ses calculs ? Sortons de l'hypocrisie en portant le manteau du réalisme. La technocratie sans la politique, la politique sans l'instruction et le positionnement sans « le soin moral de soi » serait semblable à labourer son champ avec une machine à coudre. « Handicapé » en 2020, tu peux être chef de classe, délégué d'amphi, député, président de conseil, maire. Mais PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE d'un pays dans lequel la , la , Le , La ont investi des centaines de milliards dans les chantiers en cours d'exécution ? il te faut un bagage consistant.

C'est ce savant dosage qui nous aurait évité les mises en scène de ces dernières heures. Sinon pour des gens qui ont dit ici « quelque que soit son choix, c'est notre choix ». La logique aurait voulu qu'on assiste à un silence radio, en attendant la fumée blanche. Mais voilà le spectacle qui nous est offert. Juste un point de vue hyper discutable.

Written by Omar Sanson

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