« Bédié a sorti l’épée de guerre contre Ouattara », (Adjoumani)

Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Guillaume Soro ne parlent plus le même langage
Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Guillaume Soro ne parlent plus le même langage

Adjoumani, porte parole du RHDP, critique les propos de Bédié, candidat du PDCI, lors de son entretien le mercredi 30 juillet 2020, avec France 24.

Apparu sur les antennes de 24, le mercredi 30 juillet 2020 dans le cadre de sa première sortie médiatique en tant que candidat investi du PDCI à l'élection , le Président Bédié a servi aux téléspectateurs un mélange de contrevérités, d'attaques gratuites et d'appels à peine voilés au soulèvement populaire.

Faisant en effet, une lecture à l'envers de la Constitution, le candidat du PDCI joint sa voix à la polémique en tentant de remettre en cause l'éligibilité du Président Ouattara. A l'entendre, lui, Bédié est parfaitement éligible avec la caution de la nouvelle Constitution qui a fait sauter le verrou de la limite d'âge de 75 ans, qui fait l'objet d'une condamnation en Côte d'Ivoire et qui est toujours en procès à la le serait également. Il en va de même pour son protégé . Mais le Président lui, serait simplement frappé d'inéligibilité parce que n'étant plus en alliance avec lui.

A cause de son obsession pour le pouvoir, le candidat du PDCI a donc sorti l'épée de guerre contre le Président Ouattara qui, il est bon de le souligner, est en deuil et s'est imposé par respect, pour la mémoire de son fils Amadou , un temps de recueillement et de récupération.

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M. Bédié qui avait brillé par son absence très remarquée lors des obsèques du Premier Ministre voudrait montrer son manque de solidarité et son mépris pour le deuil qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Il ne serait pas inutile de rappeler à la mémoire de M. Bédié, le débat qui l'a opposé au groupe parlementaire PDCI, lors de l'adoption de l'avant-projet de Constitution en 2016. A l'époque, des députés avaient exigé une reformulation de l'intitulé de la réforme. Pour ces derniers, il fallait parler de « Révision de la Constitution » plutôt que de « nouvelle Constitution ». Parce que dans leur entendement, une nouvelle Constitution engendrerait une nouvelle République et ouvrirait la voie à un ou deux nouveaux mandats du Président Ouattara.

Monsieur Bédié a défendu et imposé à ses députés d'adopter « la nouvelle Constitution » pour d'une part, effacer toutes traces de la Constitution de 2000 qu'il assimilait à la « Constitution du coup d'Etat », obtenir la condamnation sans réserve des coups d'Etat et d'autre part la suppression de la limite d'âge de 75 ans. Il a même ajouté que cette nouvelle Constitution était le fruit d'un large compromis et qu'il fallait l'accepter en l'état.

Malgré tout cela, des députés ont voulu qu'on y ère une clause qui exclut une probable candidature du Président sortant. Monsieur Bédié et Guikahué ont dit « non », car pour eux il ne fallait pas personnaliser le débat. Au regard de ce qui précède, nous sommes fort surpris d'entendre tout ce que monsieur Bédié raconte sur .
Comment comprendre que lui qui a 86 ans puisse bénéficier des avantages de la nouvelle Constitution et dénier au Président Alassane OUATTARA de se prévaloir le droit de bénéficier des privilè induits par l'avènement de la 3è République.

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Qu'est-ce qui justifie ce procès en sorcellerie contre le Président de la République ? C'est vrai que M. Bédié sait que si le Président Ouattara est candidat, ses chances de triompher en octobre sont aussi minces que celles qu'il a d'accéder à la magistrature suprême. Au cours de cet entretien, nous avons vu un Bédié qui se livrait avec peine à une sorte de séance de lecture suivie tant il était hésitant, balbutiant, son propos saccadé, avec un regard qui avait du mal à se détacher du texte qu'on lui avait préparé, les pages du discours violant régulièrement le champ de la camera. De quoi arracher quelques sourires masqués au journaliste qui le questionnait.

Personnellement, je me demande parfois ce qui arrive à monsieur Bédié. Que gagne monsieur Guikahué en exposant Bédié à pareille torture ? Pourquoi lui faire subir tant de railleries devant les caméras, au point de se mettre la pression et de tout mélanger ? Peut-on demander au peuple de se soulever parce qu'on applique tout simplement la constitution ?
M. Bédié pourra-t-il assumer les conséquences des actes qu'il pose actuellement ?

Est-ce le même Bédié qui en 1999 déclarait sur les antennes de que quiconque s'amuserait à troubler l'ordre public serait châtié ? Est-ce le même qui dénonçait au parlement, lors d'un discours solennel en 1999, peu avant le coup d'Etat, les « alliances de circonstance ou contre nature ? Il faut croire que l'eau a vraiment coulé sous le pont. Le premier rôle d'un Président de la République c'est de défendre la Constitution. D'ailleurs, lors de sa prestation de serment, le tout nouveau Président élu doit jurer de défendre cette Constitution.

Or, le candidat du PDCI semble méconnaitre la loi fondamentale de son propre puisqu'il cite un article imaginaire, en l'occurrence l'article 185 de la Constitution, alors que la du 8 novembre 2016 ne compte que 184 articles. Quelle méprise ! Au lieu de se battre donc pour gagner les élections en proposant une offre politique digne d'intérêt aux populations, M. Bédié préfère se battre pour éliminer des candidats gênants comme il l'a fait au niveau du PDCI pour s'imposer comme candidat unique à l'investiture du parti. Oubliant même que c'est la nouvelle Constitution qui a ressuscité sa candidature et réveillé ses étits présidentiels.

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Hier avec son concept de l'ivoirité, il déniait au président Alassane OUATTARA son éligibilité à la et même sa nationalité ivoirienne. Nous savons ce que cette dérive a causé comme tort au pays. Aujourd'hui, M. Bédié tente de réveiller les vieux démons en remettant le couvert de l'inéligibilité du Président OUATTARA sur la table. A quelle fin ?

Veut-il encore précipiter notre pays dans une autre ère de turbulence politique, comme il l'a fait quand il était au pouvoir dans les années 90 ? Si c'est dans la rue que le Président Bédié et ses alliés pensent trouver leur salut alors qu'ils sachent que cette période est révolue. Le peuple ivoirien qui aspire à la paix, n'est pas prêt à les suivre dans leur dérive. Que cela soit entendu de tous.

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Revue de la presse belge du 31 juillet 2020