Gbagbo éligible à la présidentielle 2020 ? Adjoumani, porte-parole du RHDP, se prononce également sur l'interview de Bédié sur France 24.
Apparu sur les antennes de France 24, le mercredi 30 juillet 2020 dans le cadre de sa première sortie médiatique en tant que candidat investi du PDCI à l'élection présidentielle, le Président Bédié a servi aux téléspectateurs un mélange de contrevérités, d'attaques gratuites et d'appels à peine voilés au soulèvement populaire.
Faisant en effet, une lecture à l'envers de la Constitution, le candidat du PDCI joint sa voix à la polémique en tentant de remettre en cause l'éligibilité du Président Ouattara. A l'entendre, lui, Bédié est parfaitement éligible avec la caution de la nouvelle Constitution qui a fait sauter le verrou de la limite d'âge de 75 ans, Laurent Gbagbo qui fait l'objet d'une condamnation en Côte d'Ivoire et qui est toujours en procès à la CPI le serait également. Il en va de même pour son protégé SORO Guillaume. Mais le Président Alassane OUATTARA lui, serait simplement frappé d'inéligibilité parce que n'étant plus en alliance avec lui.
A cause de son obsession pour le pouvoir, le candidat du PDCI a donc sorti l'épée de guerre contre le Président Ouattara qui, il est bon de le souligner, est en deuil et s'est imposé par respect, pour la mémoire de son fils Amadou Gon Coulibaly, un temps de recueillement et de récupération.
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M. Bédié qui avait brillé par son absence très remarquée lors des obsèques du Premier Ministre Amadou Gon voudrait montrer son manque de solidarité et son mépris pour le deuil qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Il ne serait pas inutile de rappeler à la mémoire de M. Bédié, le débat qui l'a opposé au groupe parlementaire PDCI, lors de l'adoption de l'avant-projet de Constitution en 2016. A l'époque, des députés avaient exigé une reformulation de l'intitulé de la réforme. Pour ces derniers, il fallait parler de « Révision de la Constitution » plutôt que de « nouvelle Constitution ». Parce que dans leur entendement, une nouvelle Constitution engendrerait une nouvelle République et ouvrirait la voie à un ou deux nouveaux mandats du Président Ouattara.
Monsieur Bédié a défendu et imposé à ses députés d'adopter « la nouvelle Constitution » pour d'une part, effacer toutes traces de la Constitution de 2000 qu'il assimilait à la « Constitution du coup d'Etat », obtenir la condamnation sans réserve des coups d'Etat et d'autre part la suppression de la limite d'âge de 75 ans. Il a même ajouté que cette nouvelle Constitution était le fruit d'un large compromis et qu'il fallait l'accepter en l'état.
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Malgré tout cela, des députés ont voulu qu'on y insère une clause qui exclut une probable candidature du Président sortant. Monsieur Bédié et Guikahué ont dit « non », car pour eux il ne fallait pas personnaliser le débat. Au regard de ce qui précède, nous sommes fort surpris d'entendre tout ce que monsieur Bédié raconte sur France 24.
Comment comprendre que lui qui a 86 ans puisse bénéficier des avantages de la nouvelle Constitution et dénier au Président Alassane OUATTARA de se prévaloir le droit de bénéficier des privilèges induits par l'avènement de la 3è République. Qu'est-ce qui justifie ce procès en sorcellerie contre le Président de la République ?