Saïd Penda apporte une réponse au communiqué du ministère ivoirien des affaires étrangères dans l'affaire Inza Camara.
Sur la forme, le ton est plus celui d'un texte de la FESCI que d'un communiqué d'un ministère, de surcroît celui des Affaires étrangères où le style et le bon le ton sont de rigueur. Le langage utilisé dans ce communiqué, l'inutile outrance et les injures, tranchent avec la sophistication qui caractérise le microcosme diplomatique. Dans le milieu diplomatique, même l'injure est enrobée par tant d'élégance langagière que la cible en arrive même à admirer l'art de son interlocuteur. Mais là, il semble qu'aucun diplomate au ministère des affaires étrangères n'a voulu se salir dans cette rocambolesque histoire.
Dans le fond, on aurait pu faire l'économie de toute cette littérature et apporter des preuves de ce qu'on considère comme des « mensonges » du journaliste:
1- tous les diplomates étant accrédités, pourquoi on ne publie simplement pas l'accréditation et la carte diplomatique de M. Inza Camara délivrées par les autorités américaines?
2- le journaliste a évoqué des questions de fraude sur des papiers de M. Inza. Pourquoi on ne dément pas cela avec des preuves?
3- Où sont les démentis, avec des preuves, des affaires criminelles dans lesquelles aurait été impliqué M. Inza Camara que le journaliste affirme avoir retrouvé dans le casier judiciaire du « Consul Général »?
Voilà ce que l'opinion attendait, pas des injures, des invectives et des insinuations indignes d'un communiqué officiel frappé du sceau de l'État. Sinon, je n'ai même pas évoqué le fait qu'au moment où M. Inza Camara intégrait le corps des ambassadeurs, il avait déjà dépassé la limite d'âge pour accéder au grade d'ambassadeur. Et je réserve le reste pour le procès qui m'a été promis dans le pseudo-communiqué.
Franchement, le président Alassane Ouattara ne mérite pas ces comportements et agissements dignes d'une autre époque. Exposer ceux qui couvrent le pays d'opprobre et menacent, par leurs actes, l'excellente réputation du président de la république, c'est simplement faire son travail de journaliste. Pour le reste, Allah est notre Seul Juge.
Saïd Penda
