Bloléquin : Un gendarme tué après le meurtre d’un jeune

Une foule en colère a mis le feu à la brigade de gendarmerie de Bloléquin

Un gendarme a été tué, après la mort d'un jeune conducteur de moto, ce samedi 17 février 2018 à Bloléquin en Côte d'Ivoire.

Un gendarme a été tué, après le meurtre d'un jeune conducteur de moto, ce samedi 17 février 2018 à (centre-ouest de la Côte d'Ivoire). La résidence du préfet et la brigade de gendarmerie ont été mises à sac, puis incendiées par des manifestants en colère. A l'origine des incidents : une bavure mortelle attribuée à un gendarme de la ville.

Selon un journaliste contacté sur place, la foule s'est déplacée en masse vers la brigade de gendarmerie et la résidence du préfet, après qu'un jeune conducteur de moto-taxi a été mortellement atteint d'une balle par un gendarme, au corridor dit CIB, situé sur l'axe Bloléquin et . Les informations recueillies sur place font état d'une bavure suite au refus par le jeune conducteur répondant au nom de Nanhi Tiémoko Armand, de s'acquitter d'un droit de passage irrégulier de 1 000 FCFA, fixé par la gendarmerie, à ce poste.

Racket à Bloléquin

Une balle tirée à bout portant a été reçue en pleine poitrine par le jeune homme, qui est décédé sur le champ. Un témoin de la scène assure que la victime n'a pas refusé de payer la somme instituée depuis longtemps, à ce corridor. Il aurait fait savoir qu'il était assez tôt et qu'il n'avait pas encore eu d'argent.

L'altercation qui a suivi a conduit au tir mortel. La scène a attiré du monde et les amis de la victime se sont saisis du corps sans vie, en direction de la préfecture, après avoir mis le feu à la brigade de gendarmerie. Un gendarme portant encore son uniforme a été pris à partie par la foule. Il a été battu à mort, victime de jets de pierres, de briques et d'objets contondants. Il était difficile de savoir si le gendarme tué était l'auteur du tir mortel.

La résidence du préfet incendiée, les manifestants ont opéré une descente chez le sous-préfet central de la ville. Celui-ci a son véhicule caillassé, des motos calcinés et son bétail emporté. Au moment où nous mettons sous presse, le calme n'était pas encore revenu dans la ville.

LIRE AUSSI : Michel Gbagbo à Bloléquin: « la Côte d'Ivoire va bientôt nous revenir »

Signalons qu'au moins un manifestant a été blessé par balles à la jambe, il s'agit du chef de gare des conducteurs de motos-taxis. Deux journalistes en mission dans la localité ont été pris à partie par les manifestants, l'un d'entre eux a été blessé. Il a reçu des soins d'urgence à l'hôpital.

« Esprit de rébellion »

Sur Twitter, l'analyste politique André Silver Konan a dénoncé « un esprit de rébellion qui s'empare de certains Ivoiriens, consécutif à un sentiment d'impunité ou d'injustice. L'impunité est la mère de tous les sentiments non contenus. Les sentiments non contenus enfantent les actes de révolte, de dépit et d'incivisme ». De son côté, , activiste de la société civile a mis en garde le gouvernement, contre une radicalisation des populations. La Commission nationale des droits de l'homme de Côte d'Ivoire () s'est dite « préoccupée par les événements qui se déroulent actuellement à Bloléquin. Elle invite les populations au calme et les autorités à prendre les mesures nécessaires en vue d'apaiser la situation ».

LIRE AUSSI: Bloléquin : Des domiciles de gendarmes saccagés, le gouvernement met en garde

En milieu d'après-midi, l'armée avait été déployée dans la ville. Cette crise intervient quelques jours seulement après l'incendie de la résidence du maire de Soubré, par des manifestants en colère, suite à l'incendie, quelques heures plus tôt, du marché de la ville.

Written by Elvire Ahonon

Affaire « un député gifle une policière » et toujours des questions sans réponses

Qui est Mdl Angora, le gendarme tué à Bloléquin ?