ACTUALITES RABAT, 10 juin 2020 (Yeclo avec Xinhua) — Le chef de gouvernement marocain, Saad Eddine El Otmani a indiqué mercredi que le Royaume a opté pour un déconfinement différencié selon les régions, des moins aux plus affectées par le coronavirus.
Dans son oral devant le parlement sur le « plan gouvernemental de déconfinement » et la « stratégie du gouvernement pour la gestion de l'après-urgence sanitaire », le responsable gouvernemental était on ne peut plus rassurant : « la situation sanitaire dans le pays est rassurante, mais pas suffisamment », ajoutant que le pire a été évité, seul 1% des capacités du Royaume en services d'urgences ayant été utilisé.
« Avec la poursuite du respect des mesures de précaution et de distanciation, nous avons entamé le déconfinement en tenant compte de plusieurs paramètres à la fois chronologiques, géographiques, démographiques et épidémiologiques, le but étant de limiter l'apparition de nouvelles infections et de nouveaux foyers et d'éviter la diffusion communautaire du virus dans les régions avec des cas sporadiques et/ou de petits foyers », a-t-il dit.
Ainsi, il a été procédé à la répartition du pays en deux zones en fonction de la situation épidémiologique. La première zone compte 59 préfectures et provinces où la situation sanitaire est maitrisée, alors que la deuxième zone regroupe 16 où la situation est moyennement maitrisée. « Nous avons donc allégé le déconfinement plus fortement dans la 1ère par rapport à la seconde », a-t-il expliqué.
La zone 1 regroupe 60% des préfectures et provinces qui représentent 95% du territoire et 61% de la population. Il s'agit donc de la majorité.
En ce qui concerne les mesures d'allègement pour la zone 1, il est possible pour les citoyens de se déplacer à l'intérieur de toute la région et de voyager d'une ville à l'autre sans restriction, de faire du sport individuel, de sortir sans autorisation.
Pour la zone 2, l'autorisation accordée par l'employeur dispense de l'obligation de présenter celle accordée par les autorités. Elle peut servir aux citoyens pour leurs déplacements dans les commerces.
« Ces mesures sont temporaires. L'évaluation sera hebdomadaire. Nous sommes dans la première phase. Nous ne savons pas encore quand on procédera au passage à la deuxième phase qui contiendra de nouvelles mesures d'assouplissement », a-t-il fait savoir.
Il va sans dire que la levée du confinement ne signifie pas une levée totale et brutale des mesures de contrôle instaurées jusqu'à maintenant. Celles doivent être maintenues à un minimum acceptable, car un déconfinement brutale et mal préparé relancerait l'épidémie et entrainerait une deuxième vague.
Au niveau économique, le chef de gouvernement a affirmé qu'il a été décidé de reprendre toutes les activités économiques au niveau national, sauf quelques exceptions comme les cafés, bains collectifs et les Malls, dont la réouverture sera autorisée ultérieurement.
Il a également souligné l'impératif d'adopter le projet de loi de finances rectificative qui sera présenté dans ses grandes lignes dans le prochain conseil des ministres avant d'être déposé au Parlement.
Aussi, un plan de relance est en cours d'élaboration par le gouvernement ainsi qu'une stratégie de décollage économique.
Selon lui, la relance économique devra reposer sur le maintien de l'appui à toutes les entreprises en difficulté, spécialement les très petites, petites et moyennes entreprises, le soutien aux établissements et entreprises publics à travers la garantie de l'Etat, l'appui et le financement des entreprises, le lancement de plans de relance sectoriels (tourisme, BTP…), le renforcement de l'investissement et l'accélération de certaines réformes pour favoriser le décollage économique.
Les mesures de distanciation physique ainsi que celles du confinement, instaurées précocement au Maroc en appui aux stratégies de détection précoce, de riposte rapide et de gestion des contacts, ont permis de ralentir significativement la vitesse de propagation du coronavirus au niveau national, de réduire le nombre de décès par le virus et d'éviter la saturation du système national de santé. Le Maroc a ainsi réussi à réduire l'ampleur de l'épidémie et à en limiter les conséquences. Fin
