Abidjan 10 juin – Plusieurs commerçants et des clients de différents marchés d'Abidjan sillonnés par l'AIP ne portent pas de masque, et sont peu respectueux des mesures barrières contre le coronavirus, alors que la pandémie connait une hausse de nouveaux cas confirmés depuis quelques semaines en Côte d'Ivoire.
« Portez vos cache-nez avant d'entrer dans le marché. Celui qui ne porte pas de cahe-nez ne rentre pas », s'égosillait, vendredi matin, à l'endroit des usagers, un collecteur de taxes municipales à l'entrée du nouveau marché d'Attécoubé, tandis que des agents de mairie postés au portail principal de ce lieu de commerce procèdent au contrôle des arrivants.
Le collecteur, Nanguy Yéo, se veut intransigeant sans cet autre mission qu'il s'est assigné. « Notre rôle ici est des sécuriser le marché afin que tous les commerçants et les clients portent un cache-nez, parce que le maire Danho Paulin nous a chargé d'exiger le masque, pour éviter la contamination du covid-19 », fait-il observer.
Mais à peine ont-il franchi ce premier verrou, que certains commerçants, une fois barricadés derrière leurs différents étals, retirent leur masque de protection.
Une vendeuse de produits d'assaisonnement des plats, Ouattara Fatoumata, pour justifier l'absence de cache-nez sur son visage, accuse accuse l'Etat de ne lui en avoir pas avoir remis. “Ce sont des agents de la mairie d'Attécoubé qui sont venus nous distribuer des masques jetables”, signale-t-elle.
« Ce n'est pas suffisant. On (les) a port le lendemain et on (les) a jeté. C'est nous-mêmes on est obligés d'acheter (des) cache–nez à 100 francs l'unité. On utilise deux ou trois jours et on jette », poursuit-elle.
Même réaction pour une vendeuse de Yaourt, Kouassi Aké Amandine, qui dit être asthmatique et ne pouvant supporter le port du masque qui, selon elle, l'étouffe.
Comme ces deux dames, la plupart des usagers de ce marché qui grouille de monde, ne portent pas non plus de masques.
Parmi ceux qui en portent, plusieurs préfèrent se couvrir le menton avec avec de matériel.
Ce n'est pas le cas de ce vendeur de céréales et de légumes, Barry Boubakar, qui lui préfère porter son masque “parce que le gouvernent a demandé d'en porter pour éviter de contaminer les autres ou d'être contaminé”. Il n'a pas fini de parler qu'il est soutenu par une autre vendeuse : « Depuis 4 h du matin on porte le cache-nez. Même si on monte dans le bus, on porte le cache-nez. On vend ici, on vient avec le cache nez au marché. Donc on se protège contre la maladie », clame Mme Coulibaly Diallo qui, curieusement, ne portaient pas pourtant de masque de protection.
“C'est parce je voulait manger que j'ai enlevé mon masque”, se défend-elle.
Un agent du service technique de la mairie d'Attécoubé, Djoman Samuel, relève pour sa part que cette situation est due au fait que que le marché de la commune, bien que tout neuf et beau, possède plusieurs entrées. Ce qui ne facilite pas leur travail de contrôle du port obligatoire de masque, surtout que certaines personnes y entrent sans masque où l'enlève automatiquement une fois à l'intérieur.
A quelques kilomètres de là, au grand marché d'Adjamé, dénommé Forumdes marchés, une vendeuse de poisson frais explique qu'elle porte le cache nez pour se protéger du coronavirus mais souvent, elle l'enlève “pour respirer un peu”. Elle souligne que certaines clientes lui exigent le port du cache nez avant d'acheter sa marchandise.
A côté, un vendeur de chaussures dans le même marché affirme avoir son cache nez e poche. Les raisons? Le cache-nez l'empêcherait de respirer aisément.
Au tant de comportements qui rendent la tâche difficile pour les agents de la mairie d'Adjamé, postés l'entrée du Forum pour exiger le port du masque.
Cap sur Yopougon, au marché du quartier populaire Wassakara. Là encore, la grande majorité des cache-nez couvrent plutôt les menton de leurs porteurs. “Nous sommes fatigués de les porter”, geint une vendeuse à la criée.
Mais une autre, qui vend des escargot, sans masque, contre-attaque depuis position à l'entrée sud du marché: « on sait que la maladie existe. Moi , j'ai pas porté mon cache nez mais j'ai enlevé, car j'étais en train de manger. Et puis la mairie de Yopougnon a distribué beaucoup de maques gratuits aux commerçants ici”, soutient-elle.
Pendant ce temps, la courbe des nouveaux cas de covid 19 poursuit sa tendance haussière en Côte d'Ivoire, où la barre de 3000 a été franchie.
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