Drogue, corruption et circulation d’argent sale en Côte d’Ivoire

Une terrible affaire de réseau de trafiquants de drogue défraie la chronique en ce moment en Côte d’Ivoire. Jean Bonin se prononce.

Le mal absolu pour un pays, c’est d’être considéré comme un narco-Etat. Il faut donc féliciter les Autorités qui semblent avoir pris le taureau par les cornes pour détruire à la racine cette menace.

Drogue et corruption sont très liées. Les trafiquants assujetissent certains éléments de la société grâce à la corruption pour faire prospérer leur « business ».

Il y a une forte corrélation entre trafic de drogue, corruption et circulation des billets. C’est avec des billets de banque que les gens sont achetés. C’est à travers les billets que l’argent « sale » de la drogue et autres crimes est « blanchi » dans le circuit économique ordinaire.

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L’un des moyens les plus puissants donc de combattre la drogue, la corruption et les crimes liés c’est de légiférer sur la circulation fiduciaire (billets et pièces).

Dans nos précédentes publications, nous avions fait la proposition suivante dont l’acuité vient d’être démontrée par cette affaire de réseau de narco trafiquants.

« Limiter à un maximum de 5 000 000 FCFA les opérations d’espèces dans le commerce et promouvoir les paiements scripturaux (virements) et digitaux. » Cette proposition n’a que des avantages.

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1. Sécurité des personnes. Les gangsters seront moins enclins à risquer leurs vies pour des gains maximums de 5 000 000 de FCFA.

2. Réduction de la corruption. La prépondérance des paiements scripturaux va décourager et réduire les opérations de dessous de table.

3. Augmentation des crédits bancaires. L’argent qui circule entre les individus est de l’argent qui est soustrait aux banques pour faire du crédit.

4. Accélération de la circulation monétaire. Un virement de compte à compte (sur compte bancaire et canal électronique) est plus rapide qu’une opération en espèces.

5. Réduction des coûts de fabrication et de transport des billets pour les banques centrales. La BCEAO a dépensé plus 370 milliards de FCFA en 10 ans parce que beaucoup d’agents économiques préfèrent détenir et transacter en billets.

6. Le problème lancinant du manque de petite monnaie disparaît implicitement.

La seule difficulté est de surmonter les habitudes. Mais une bonne campagne de communication et d’éducation devrait faire l’affaire.

Written by Jean Bonin

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